Foot : la Martiniquaise Wendie Renard annonce qu'elle se met en retrait des Bleues

Wendie Renard lors d'un match entre la France et l'Uruguay pendant le Tournoi de France, le 18 février 2023.
La Martiniquaise a annoncé ce vendredi 24 février sur les réseaux sociaux son retrait de l'équipe de France féminine de football. La décision de Wendie Renard a déjà un effet domino puisque que deux autres stars des Bleues montent elles aussi au créneau contre le management des Bleues.

C'est un coup de tonnerre dans le foot féminin : Wendie Renard vient de publier sur son compte Facebook un texte où elle claque la porte des Bleues, à cinq mois du Mondial.

"C’est avec le cœur lourd que je viens par ce message vous informer de ma décision de prendre du recul avec l’équipe de France."

"J’ai défendu le maillot bleu blanc rouge, 142 fois avec passion, respect, engagement et professionnalisme. J’aime la France plus que tout", rappelle-t-elle dès le départ.

Elle explique ensuite ses raisons : "Je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau."

Relation complexe avec Diacre

Redevenue capitaine des Bleues depuis 2021, la Martiniquaise ouvre un nouveau chapitre dans sa relation complexe avec la sélectionneuse Corinne Diacre, qui avait retiré le brassard de capitaine à la Martiniquaise à son arrivée en 2017, avant de le lui rendre en septembre 2021.

Ces derniers jours, Renard avait par exemple reconnu qu'il était compliqué de se lancer dans l'expérimentation d'un nouveau système tactique en raison du manque de "temps" en sélection, allant à l'encontre des choix de Corinne Diacre, qui assumait elle une "revue d'effectif" et des "essais" multiples à quelques mois du Mondial.

Diacre a par ailleurs écarté de longue date d'anciennes joueuses emblématiques partenaires de Renard à Lyon, comme Eugénie Le Sommer et Amandine Henry.

"Je n'ai plus envie de souffrir"

Surtout, cette annonce intervient cinq mois avant la Coupe du monde de foot féminin, qui aura lieu en juillet prochain en Australie et en Nouvelle-Zélande, et où les Bleues espèrent décrocher leur premier titre international.

"Je ne ferai malheureusement pas cette coupe du monde dans de telles conditions [...] je n'ai plus envie de souffrir", écrit Wendie Renard. Elle avait pourtant confié dans l'émission #MaParole son envie de "gagner quelque chose avec [s]on pays, avec les Bleues".

En Bleue depuis 2011

Demi-finalistes malheureuses à l'Euro l'été dernier, les Françaises ont vécu plusieurs mois mitigés depuis le début de saison, avec notamment deux défaites marquantes en octobre en Allemagne (2-1) et en Suède (3-0), deux concurrentes en vue du titre planétaire.

Emmenées par Renard, les Bleues, ont timidement relevé la tête en remportant ces derniers jours le Tournoi de France, une épreuve amicale, contre des nations réputées plus faibles : le Danemark (1-0), l'Uruguay (5-1) et la Norvège (0-0).

Mais hormis ce type de rencontres amicales, la Martiniquaise n'a en effet remporté aucune compétition majeure avec l'équipe de France. Elle avait fait ses débuts en sélection A en mars 2011. Depuis le 19 février dernier, elle fait partie des 10 joueuses les plus capées de l’histoire. Au 24 février, elle cumulait 142 sélections.

Effet domino

Quelques heures après l'annonce de Wendie Renard, deux autres figures des Bleues ont décidé de suivre leur capitaine : les attaquantes parisiennes Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto se mettent elles aussi en retrait tant que "les changements nécessaires ne seront pas appliqués".

Sollicitée par l'AFP, la Fédération française de football n'avait pas réagi, vendredi, à ce développement qui allonge la liste des perturbations extrasportives connues par les Bleues depuis le début de l'ère Diacre.