Grève générale à Mayotte : les manifestants dressent des barrages dans l'île

A Mayotte, les manifestants ont décidé d'ériger des barrages pour protester contre l'insécurité.
Le mouvement se durcit à Mayotte en proie à une grève générale. Après avoir organisé une grande marche mardi, les manifestants ont décidé d'ériger plusieurs barrages dans l'île ce mercredi 28 février pour protester contre l'insécurité.
Des carrefours bloqués, des barrages érigés sur des axes routiers et une île paralysée : les manifestants durcissent le ton, ce mercredi 28 février, à Mayotte. Une grève générale a été déclenchée la semaine dernière dans l'île. Les manifestants protestent contre l'insécurité. Regardez ci-dessous le reportage de Mayotte La1ère : 
©la1ere

Routes bloquées

"C'est un durcissement de l'action et ça fait partie de notre stratégie, explique sur Mayotte La1ère, Tsontso Andhuma, du collectif défense Mayotte, à l'origine de la contestation. Je pense que le mouvement ne s'arrêtera pas tant que le ministre de l'Intérieur ne donnera rien de concret face à l'insécurité totale qui règne à Mayotte. Nous sommes un département, une région, mais c'est une honte, nous avons besoin d'être sécurisés."

Dès 5 heures ce mercredi matin, plusieurs barrages ont été érigés sur des carrefours stratégiques de l'île. Faits de branches, de feuillages et de pneus, ils ont ainsi bloqué des accès au chef-lieu.

Regardez ci-dessous les Facebook Live de Mayotte La1ère : 


Commerces fermés

A Mamoudzou, de nombreux mahorais n'ont pas pu se rendre au travail et des commerces sont restés fermés. "Il y a un manque à gagner pour nous quand le marché est fermé, déplore Maoulida Magoma, commerçant. Tout le monde est d'accord pour cette grève et pour la cause, mais nous on reste toujours fermé et on ne gagne pas notre pain".

La vie sur les barrages

Sur les barrages, la vie s'organise. Maïs grillés, ailes de poulet grillés et bananes : les manifestants ont prévu de quoi tenir la journée. Certains se relaient pour apporter de l'eau et de la nourriture. Face aux barrages des automobilistes abandonnent leur véhicule et terminent leur chemin à pieds pour se rendre au travail.

"Avant, on appelait Mayotte, l'île aux parfums, maintenant elle a perdu son parfum. La violence a pris place et les gens n'en peuvent plus", estime Mouzyad zouhourya du collectif défense Mayotte. "La violence est partout sur l'île, elle n'a pas de race et de couleur de peau, tout le monde est concerné".


Arrivée de renforts

Hier déjà, des centaines de personnes ont défilé dans le calme dans les rues de Mamoudzou pour dénoncer l'insécurité. La ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé, mardi, une série de mesures pour améliorer la sécurité à Mayotte, dont l'envoi de forces de l'ordre supplémentaires. Elle assure que "Le gouvernement ne laissera pas un territoire de la République s'enfoncer dans la violence et ses citoyens penser qu'on ne s'occupe pas d'eux".