En Guadeloupe, le mouvement social contre la réforme des retraites, combiné à des revendications contre la baisse des effectifs enseignants, bloque une très grande partie des écoles, collèges et lycées.
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Portes cadenassées, colle dans les serrures: nombreux sont les parents qui trouvent porte close à leur arrivée le matin devant l'école. "Nous sommes en grève depuis le 5 décembre, mais depuis janvier, le mouvement s'est durci", a expliqué mardi lors d'une conférence de presse Eddy Segur, du syndicat FSU.
En effet, depuis une quinzaine de jours, de nombreuses revendications locales sont venues renforcer la mobilisation des enseignants. "Nous nous mobilisons contre la réforme des retraites, bien sûr, mais aussi contre la prévision de la suppression de 72 postes", indiquent les professeurs du collège Maurice Satineau, à Baie-Mahault, rassemblés devant la grille, tous les matins, avant de rejoindre le rectorat pour venir grossir les rangs du piquet de grève.
"Je vois mon enfant déscolarisé et m'inquiète sérieusement sur son année scolaire", ajoute-t-il, disant "comprendre le mouvement des enseignants", mais "pas comment l'académie et le gouvernement peuvent laisser pourrir une situation à ce point".
La FSU critique la politique locale de l'éducation. "Monsieur le recteur, vous détruisez méticuleusement le service public d'éducation dans une académie qui jette hors du système scolaire des milliers d'élèves tous les ans sans diplôme", fustige dans un courrier adressé au rectorat Eddy Ségur.
Le syndicaliste pointe un indice de positionnement social de la Guadeloupe, qui "si l'on était en France hexagonale conduirait à créer 270 postes de titulaires".
"La démographie fait qu'il y a moins d'élèves en Guadeloupe. Les suppressions de postes ne sont pas proportionnelles à la suppression du nombre d'élèves, cela signifie que le taux d'encadrement en Guadeloupe l'an prochain sera encore amélioré", a affirmé mercredi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, répondant au Sénat à la sénatrice Victoire Jasmin (PS).
Pour le député de Guadeloupe Olivier Serva (LREM), c'est surtout depuis le 21 janvier et l'entrée en grève des syndicats SPEG (syndicat des personnels de l'éducation de Guadeloupe) et UNSA, que les blocages se sont intensifiés.
"Tout l'enjeu est de tenter de démontrer les spécificités de la Guadeloupe", souligne le marcheur qui compte porter une partie des arguments des syndicats auprès du gouvernement. Il cite notamment un "taux d'illettrisme deux fois plus fort" sur l'île.
Joëlle, maman de deux enfants en CE1 et 5e, a décidé de mettre son aînée dans le privé. "Après quelques jours de grève en décembre et deux semaines sans cours pour le petit, il a pu reprendre. Ma fille n'a eu que deux ou trois jours de classe en janvier au collège. Ça a des conséquences sur mon travail, chaque matin je dois m'assurer que mes enfants sont scolarisés, chez une tatie ou pour la grande avec moi la plupart du temps".
En effet, depuis une quinzaine de jours, de nombreuses revendications locales sont venues renforcer la mobilisation des enseignants. "Nous nous mobilisons contre la réforme des retraites, bien sûr, mais aussi contre la prévision de la suppression de 72 postes", indiquent les professeurs du collège Maurice Satineau, à Baie-Mahault, rassemblés devant la grille, tous les matins, avant de rejoindre le rectorat pour venir grossir les rangs du piquet de grève.
Des parents d'élèves inquiets
Conséquence, une grande partie des enfants ne vont plus à l'école depuis plusieurs semaines: "le collège Général De Gaulle du Moule est en grève depuis le 4 décembre. Depuis cette date, mon enfant de quatrième n'a eu cours que quatre lundis et deux mercredis. Et encore tous les enseignants n'étaient pas présents. Donc six fois en plus de deux mois", regrette Vincent, un parent d'élève."Je vois mon enfant déscolarisé et m'inquiète sérieusement sur son année scolaire", ajoute-t-il, disant "comprendre le mouvement des enseignants", mais "pas comment l'académie et le gouvernement peuvent laisser pourrir une situation à ce point".
La FSU critique la politique locale de l'éducation. "Monsieur le recteur, vous détruisez méticuleusement le service public d'éducation dans une académie qui jette hors du système scolaire des milliers d'élèves tous les ans sans diplôme", fustige dans un courrier adressé au rectorat Eddy Ségur.
Le syndicaliste pointe un indice de positionnement social de la Guadeloupe, qui "si l'on était en France hexagonale conduirait à créer 270 postes de titulaires".
Une baisse démographique
Le rectorat fait valoir, pour justifier les suppressions de postes, une baisse démographique. "La baisse des effectifs à la rentrée prochaine (-902 élèves dans le 1er degré) permet de dégager une soixantaine de postes dont seulement 16 doivent être rendus au ministère", écrit le rectorat dans un communiqué."La démographie fait qu'il y a moins d'élèves en Guadeloupe. Les suppressions de postes ne sont pas proportionnelles à la suppression du nombre d'élèves, cela signifie que le taux d'encadrement en Guadeloupe l'an prochain sera encore amélioré", a affirmé mercredi le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, répondant au Sénat à la sénatrice Victoire Jasmin (PS).
Pour le député de Guadeloupe Olivier Serva (LREM), c'est surtout depuis le 21 janvier et l'entrée en grève des syndicats SPEG (syndicat des personnels de l'éducation de Guadeloupe) et UNSA, que les blocages se sont intensifiés.
École privée ou système D
"Tout l'enjeu est de tenter de démontrer les spécificités de la Guadeloupe", souligne le marcheur qui compte porter une partie des arguments des syndicats auprès du gouvernement. Il cite notamment un "taux d'illettrisme deux fois plus fort" sur l'île.Joëlle, maman de deux enfants en CE1 et 5e, a décidé de mettre son aînée dans le privé. "Après quelques jours de grève en décembre et deux semaines sans cours pour le petit, il a pu reprendre. Ma fille n'a eu que deux ou trois jours de classe en janvier au collège. Ça a des conséquences sur mon travail, chaque matin je dois m'assurer que mes enfants sont scolarisés, chez une tatie ou pour la grande avec moi la plupart du temps".