Groupes politiques à l'Assemblée nationale : les Martiniquais Nilor, Nadeau et William au cœur des tractations à Paris

Marcellin Nadeau, Jiovanny William et Jean-Philippe Nilor, députés de Martinique.
Les députés de Martinique Jean-Philippe Nilor, Marcellin Nadeau et Jiovanny William sont arrivés ensemble à Paris, ce vendredi midi. Avant même l’étape de la procédure administrative d’enregistrement à l’Assemblée nationale, les trois élus ont été très courtisés par les groupes politiques en formation.

Une chose est claire : "Nous siégerons au sein de la Nupes", disent en chœur les trois élus martiniquais. Jean-Philippe Nilor, réélu pour un troisième mandat, Marcellin Nadeau et Jiovanny William, élus pour la première fois le week-end dernier, ont atterri dans la capitale vendredi 24 juin pour commencer leur mandat de député.

Les trois hommes - le quatrième député de Martinique, Johnny Hajjar, étant arrivé seul la veille - sont au centre de toutes les attentions. Quatre heures à peine après être descendus de l’avion, ils sont en réunion avec le communiste André Chassaigne, chef du Groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR). L'homme à la moustache a l'espoir de débaucher quelques élus ultramarins afin d'atteindre la barre fatidique des quinze députés nécessaires pour former un groupe à l'Assemblée - le Parti communiste n'a que douze élus.

Communistes, socialistes, insoumis, écologistes... "Il n'est pas question d'être hors de la Nupes [la Nouvelle union populaire, écologique et sociale]", assure Marcellin Nadeau, qui se verrait bien rejoindre le groupe Europe Écologie-Les Verts. "Nous voulons nous faire porte-parole des gens qui nous ont fait confiance", précise-t-il.

Le député martiniquais Marcellin Nadeau lors de son premier jour à l'Assemblée nationale.

"Utiles n'est pas clair"

Jean-Philippe Nilor, qui connaît bien les rouages de l'Assemblée nationale, puisqu'il s'y balade depuis 2012, rappelle qu'il a promis aux électeurs martiniquais de siéger dans un groupe de gauche, rejetant d'un revers de main la proposition d'Olivier Serva de créer un groupe spécifique aux problématiques ultramarines.

Je ne vois pas pourquoi je siègerais aux côtés de personnes en fonction de leur origine géographique. Il faut qu'il y ait un minimum de cohérence idéologique.

Jean-Philippe Nilor

Jiovanny William, qui fait ses premiers pas au cœur du pouvoir législatif, se dit encore hésitant quant au groupe qu'il décidera d'intégrer. "Je suis un homme qui s'adapte facilement", plaide-t-il, lui qui a délaissé sa robe d'avocat pour l'écharpe de député. Mais ce ne sera pas dans le groupe Utiles - Ultramarins, territoires, insularité, liberté, égalité, solidarités -, qui se veut ni Nupes, ni RN, ni majorité, mais se voit comme une "opposition constructive". "Utiles n'est pas clair", estime Jiovanny William, qui se donne jusqu'à lundi pour choisir vers quelle entité de la Nupes il se dirigera.