Guadeloupe : gendarmes et pompiers pris pour cibles sur des barrages routiers

Nuit agitée à Baie-Mahault. Des gendarmes et des pompiers ont été la cible de jets de pierre lors d'une intervention sur des barrages routiers, alors que la ville est en proie à une mobilisation des personnels.
Les gendarmes et les pompiers ont été la cible de caillassages jeudi, alors qu'ils intervenaient sur des barrages érigés sur les routes de la commune de Baie-Mahault. Vers 17 heures, alors qu'ils intervenaient sur un premier barrage enflammé, des "projectiles" ont été lancés dans leur direction, "heureusement sans toucher les hommes ou les véhicules" a indiqué à l'AFP le colonel Félix Anthénor Abazac, directeur du SDIS Guadeloupe.
 

Une source gendarmerie précise que "de gros cailloux" ont été lancés "à plusieurs reprises" par "des jeunes en cours d'identification". À l'issue d'une seconde intervention du même type, "après une heure d'extinction, on était en fin d'opération avec les gendarmes, mes hommes ont vu arriver un groupe d'individus qui les ont caillassés et qui ont été jusqu'à les menacer d'incendier le véhicule", a ajouté M. Anthénor Abazac, saluant le "sang froid et le courage des agents". Avec "deux vitres brisées", le véhicule des pompiers n'est plus utilisable dans l'immédiat.
 

Plainte déposée

Ce jeudi, la Direction du SDIS a réagi et annonce porter plainte : "Le SDIS dénonce avec force cette nouvelle agression, dont ses agents sont victimes. Il s’insurge contre ces actes qui constituent des atteintes graves commises à l’encontre de son personnel dont la mission est de porter secours à la population et aux biens. Conformément à la protection due à ses agents et comme à son habitude dans de telles circonstances, le SDIS va porter plainte".

Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseil Départemental a elle aussi condamné l'agression subie par les sapeurs-pompiers. Elle rappelle que "le SDIS remplit des missions essentielles de protection des personnes et des biens et qu'ils doivent être respectés et préservés de telles incivilités".
 
Entrée du lycée Charles Coeffin ce matin
 

"Paralysie" de la ville

Plusieurs écoles du centre-ville ont par ailleurs été dégradées durant la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué la maire de la commune, Hélène Polifonte, dans une lettre ouverte à la population. Un document de deux pages dans lequel elle revient sur les détails du conflit qui dure maintenant depuis trois semaines à Baie- Mahault et qui "paralyse les services de la ville".
 
L'édile y décrit notamment les éléments concernant le point de revendication relatif à la revalorisation du régime indemnitaire…Sur lequel coincent les échanges. Elle déplore un environnement financier contraint et affirme entre autre : "À l’heure où les maires sont pointés du doigt il est hors de question que je puisse obérer les capacités financières de ma ville". Elle affirme aussi avoir proposé une solution.

D'autres barrages ont été érigés dans la journée de jeudi, toujours à Baie-Mahault, sans débordement. Cependant, il n'y a pas de lien établi entre les barrages, les dégradations, et ce mouvement social.