Le Premier ministre haïtien Jean-Henry Céant a annoncé samedi soir des mesures économiques d'urgence, comme la rigueur pour les administrations, la lutte contre la contrebande et la corruption, après dix jours de crise paralysant le pays.
•
"La première décision est de couper le budget de la primature de 30% en suggérant à la présidence et au Parlement d'en faire autant", a déclaré Jean-Henry Céant. "Aussi il faut retirer tous les privilèges non nécessaires aux hauts fonctionnaires de l'Etat comme les frais d'essence, de téléphone, les voyages inutiles à l'étranger et les quantités de consultants", a-t-il ajouté lors d'une allocution diffusée à la télévision d'Etat samedi soir.
Dans son discours d'une vingtaine de minutes en créole, le chef du gouvernement a également indiqué que l'accent serait mis dans la lutte contre la corruption et la contrebande frontalière. Des rencontres avec le secteur privé sont annoncées pour envisager une hausse du salaire minimum.
Depuis le 7 février, les manifestations se sont multipliées à travers les principales villes du pays, qui ont subi d'importants dégâts matériels. Issus en majorité des quartiers les plus pauvres, les contestataires ont réclamé la démission du président et de meilleures conditions de vie. Après plus d'une semaine de paralysie des activités, la capitale Port-au-Prince a connu samedi un certain répit. Tout au long de la journée, la population a tenté de se ravitailler en produits de première nécessité.
Sans attendre l'allocution du premier ministre, certains groupes de l'opposition avaient déjà lancé plusieurs appels à manifestations dans la capitale pour les journées de dimanche et lundi.
Dans son discours d'une vingtaine de minutes en créole, le chef du gouvernement a également indiqué que l'accent serait mis dans la lutte contre la corruption et la contrebande frontalière. Des rencontres avec le secteur privé sont annoncées pour envisager une hausse du salaire minimum.
Semaine de violences
"Nous condamnons l'acte malhonnête du citoyen qui a souillé le drapeau du pays ami que sont les Etats-Unis", a aussi affirmé M. Céant. Vendredi, des manifestants rassemblés sur un carrefour de la capitale avaient brûlé un drapeau américain, en dénonçant l'ingérence de Washington dans la politique haïtienne. Le président Jovenel Moïse était resté mutique pendant une semaine de violences ayant causé la mort d'au moins sept personnes, avant de s'exprimer jeudi.Depuis le 7 février, les manifestations se sont multipliées à travers les principales villes du pays, qui ont subi d'importants dégâts matériels. Issus en majorité des quartiers les plus pauvres, les contestataires ont réclamé la démission du président et de meilleures conditions de vie. Après plus d'une semaine de paralysie des activités, la capitale Port-au-Prince a connu samedi un certain répit. Tout au long de la journée, la population a tenté de se ravitailler en produits de première nécessité.
Appels à manifestations
Portant bouteilles de gaz, bidons pour l'essence ou l'eau, les habitants de la capitale ont patienté des heures à attendre devant les rares points de distribution, parfois en vain. Si la majorité des supermarchés de la capitale ont ouvert samedi, les produits frais étaient très rares en rayon. Les clients se sont empressés de remplir leurs chariots de pain et de bouteilles d'eau, prévoyant d'être encore bloqués à domicile plusieurs jours.Sans attendre l'allocution du premier ministre, certains groupes de l'opposition avaient déjà lancé plusieurs appels à manifestations dans la capitale pour les journées de dimanche et lundi.