Héroïne, cocaïne importée de Martinique: douze hommes jugés à Bobigny pour trafic de drogue

Héroïne pure
Ils sont soupçonnés d'avoir effectué jusqu'à deux cents transactions d'héroïne certains jours dans une cité de Saint-Denis, ou d'avoir fait appel à des "mules" pour convoyer de la cocaïne depuis la Martinique : douze hommes sont jugés à partir de lundi 18 décembre à Bobigny, en région parisienne.
L'affaire démarre en avril 2015 avec l'interpellation dans cette ville de Seine-Saint-Denis d'un homme en possession d'un sachet contenant des doses individuelles d'héroïne. Sur lui, la clé d'un appartement de la cité Gabriel-Péri, où les policiers retrouvent un peu plus d'un kilo d'héroïne et 230 grammes de cocaïne.

Jusqu'à 200 transactions d'héroïne par jour

À la suite de cette découverte et après des semaines d'écoutes et de surveillance, les enquêteurs mènent un vaste coup de filet : quinze personnes sont arrêtées en novembre 2015. Parmi elles, cinq organisateurs présumés du trafic, dont les surnommés "Hercule", "Saucisse" ou "Surveillant".

Répartition des gains, recrutement des vendeurs et guetteurs, stockage de la drogue ou fixation des tarifs : il leur est reproché de chapeauter et, pour certains, d'alimenter le point de deal, qui fonctionnait de 11h à 22h et où plus de 200 transactions d'héroïne pouvaient être effectuées certains jours.

Une arrestation a également lieu en Martinique : celle d'un homme soupçonné de fournir de la cocaïne aux trafiquants, en la faisant transporter depuis l'île par des "mules" (passeurs de drogue, ndlr).

Mainmise sur tout un quartier

Au lendemain des interpellations, une fusillade à coups de Kalachnikov et pistolet-mitrailleur Uzi avait éclaté dans le quartier. Les tirs ont été attribués aux "successeurs des prévenus" qui voulaient "défendre leurs terrains", alors que des jeunes d'une cité voisine "avaient déjà installé leurs vendeurs", a expliqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

Les prévenus menaient grand train : voyages en Thaïlande, au Maroc, à Dubaï. Des vêtements et accessoires de luxe, ainsi que d'importantes sommes en espèces sont retrouvés chez plusieurs d'entre eux. Aux côtés des douze hommes, la compagne d'un trafiquant présumé comparaîtra pour "non-justification des ressources". 

Le procès doit durer jusqu'au 21 décembre.