Immigration : "il faut rendre Mayotte aux Mahorais" déclare Ramlati Ali, députée LREM

La députée LREM de Mayotte, Ramlati Ali, s'est exprimée lundi 7 octobre à la tribune de l'Assemblée nationale lors du débat sur l'immigration. Elle a réclamé un durcissement de lutte contre l'immigration clandestine en ces termes : "Il faut rendre Mayotte aux Mahorais". 
L'intervention de la députée de Mayotte Ramlati Ali est passée presque inaperçue lundi 7 octobre à l'Assemblée nationale. Pourtant, l'élue LREM a réclamé sans ambiguïté un durcissement de la lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte, plaidant pour que la politique migratoire différenciée, déjà mise en place pour le département français de l'océan Indien, soit renforcée. 
Faisant référence à la limitation du droit du sol instaurée par un amendement parlementaire voté en juillet 2018, amendement soutenu par le gouvernement, la députée a tenu "à saluer l'action du gouvernement qui a pris la mesure de la réalité mahoraise". Mais elle a réclamé de nouvelles mesures spécifiques pour lutter davantage contre l'immigration clandestine à Mayotte :
 

Il est nécessaire de durcir certains critères d'accès au séjour afin que les détenteurs de titres puissent quitter le territoire de Mayotte. En d'autres termes, il faut poursuivre cette politique différenciée afin de rendre Mayotte aux Mahorais.

- Ramlati Ali, députée LREM de Mayotte

 
©la1ere


Emmanuel Macron sur place dans quelques jours

Le président de la République sera précisément à Mayotte le 22 octobre prochain, où il prononcera un discours sur cette question sensible de l'immigration clandestine. Il devrait donc répondre à cette occasion à cette demande de la députée de la majorité présidentielle. Emmanuel Macron avait annoncé, en février, lors d'un grand débat avec des élus ultramarins à l'Elysée, une mobilisation accrue de l'Etat contre l'immigration clandestine à Mayotte.
 

Une question épineuse

A Mayotte, la question de l'immigration clandestine est extrêmement sensible. Avec 48% d'étrangers au sein de sa population, Mayotte subit une forte pression migratoire, généralement des îles voisines des Comores, dont la plus proche, Anjouan, est à 70 km de ses côtes. En juillet 2019, le préfet de Mayotte avait annoncé que près de 16.000 reconduites à la frontière avaient été opérées depuis le début de l'année, des chiffres jusqu'alors jamais atteints. Cela représente plus de 2.500 reconduites par mois.

En 2018, année marquée par un fort mouvement social contre l'insécurité et l'immigration clandestine, qui avait paralysé l'île pendant plusieurs semaines au premier semestre, le nombre de reconduites à la frontière s'était établi à 15.000.

En 2017, selon les chiffres fournis par la Cimade, 16.648 expulsions ont eu lieu à Mayotte. A titre de comparaison, toujours selon la Cimade, en 2017, 14.859 personnes ont été expulsées de France hexagonale. 
Une proposition de loi de Mansour Kamardine, député LR de Mayotte
Le mois dernier, Mansour Kamardine, député LR de Mayotte, a de son côté déposé une proposition de loi pour durcir les règles en matière d'immigration à Mayotte. Ce texte prévoit notamment de porter à 36 mois minimum (au lieu de 18) la durée de séjour régulier en France permettant à un étranger résidant à Mayotte pour solliciter un regroupement familial. Il propose également de renforcer les sanctions pénales en cas d’entrée illégale d’un étranger dans le département français de l'océan Indien.