Alors que dans l'Hexagone, aux Antilles ou en Guyane, il reste encore deux semaines de vacances avant de reprendre le chemin de l'école le 2 septembre prochain, à La Réunion, plus de 200.000 élèves ont fait leur rentrée scolaire ce lundi 19 août, comme l'indique ce tweet de l'académie sur place :
Les Réunionnais ne sont pas les seuls à étudier, les premiers à retourner à l'école étant les Polynésiens, les 13 et 14 août derniers ! les 3e à rentrer dans le bal seront les Mahorais le 26 août prochain. S'ils reprennent plus tôt, c'est parce qu'ils bénéficient d'un mois complet en décembre-janvier pour éviter de travailler en plein cœur des chaleurs de l'été austral.
Comme le montre l'infographie ci-dessous, chaque territoire ultramarin a en effet son calendrier, en fonction de sa position géographique, du climat mais aussi des fêtes locales.
L'influence de la météo
La différence majeure concerne la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna. Ces îles du Pacifique voient l'année scolaire commencer en février – le 9 février pour 2024, le 14 février pour 2025 – après des grandes vacances de mi-décembre à mi-février. Pourquoi ? Tout simplement parce que le moment plus chaud s'étend de décembre à mars.
Dans ces deux territoires ainsi qu'en Polynésie, on distingue en gros deux grandes saisons, comme le rappelle Météo France :
- De novembre à avril, une saison dite "chaude" ou été austral qui coïncide avec une humidité plus importante
- De mai à octobre, une saison dite "fraîche" ou hiver austral qui coïncide avec une humidité moindre
À l'instar de l'Hexagone qui fait une grande pause en juillet-août, les Calédoniens, Wallisiens et Futuniens adaptent donc leur calendrier scolaire à la météo. Un choix qui a des impacts sur les mutations d'enseignants de l'Hexagone vers ces territoires ou sur les bacheliers ou étudiants qui doivent attendre plusieurs mois quand ils ont décidé de reprendre leurs études dans l'Hexagone.
C'est en partie pour cette raison que le gouvernement polynésien se calque davantage sur Paris. Lui qui décide du rythme des écoliers, collégiens et lycéens a un souci d'égalité et de sécurité entre les lycéens polynésiens et hexagonaux. Les calendriers sont pensés pour que les examens de fin d'année soient organisés en Polynésie au même moment que dans l'Hexagone, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Un autre élément pris en compte est l'équilibre des semaines travaillées et de repos : le gouvernement polynésien prône une année scolaire avec des périodes de cinq à six semaines de cours entrecoupées la plupart du temps de deux semaines de vacances pour que les élèves et étudiants aient le temps de rentrer sur leur île, comme l'explique cet article de Polynésie la 1ère.
Les fêtes religieuses et l'Histoire
Sur la frise chronologique, l'on peut s'apercevoir que Mayotte semble avoir quelques jours en moins lors des vacances début mars par exemple. Mais il est précisé dans le calendrier officiel que les "jours fériés liés aux fêtes mobiles musulmanes ne sont pas inclus" dans le calendrier car les dates de l'Aïd el Kébir, Maoulida, l'Aïd el Firt et Miradji restent à déterminer. La population de l'archipel est en effet en grande partie de confession musulmane, une spécificité prise en compte.
Idem aux Antilles et en Guyane, où les territoires sont plus imprégnés de religion catholique : la mi-carême est ainsi intégrée au calendrier scolaire en Guadeloupe le 27 mars 2025, ainsi que l'Ascension les 30 et 31 mai dans les trois territoires.
L'Histoire a aussi sa place dans les congés puisque l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe est également un jour sans école le 27 mai 2025. Mais mis à part ces quelques dates, les Antilles, la Guyane et Saint-Pierre et Miquelon ont un calendrier scolaire similaire à celui de l'Hexagone.