"Inouï - J’écoute l’Océan" : quand l’art se met au service de la science et de l’océan

Capture écran du spectacle Inouï, d'Alexandra Hernandez.
Depuis plus deux ans maintenant, l’artiste originaire de Saint-Pierre et Miquelon, Alexandra Hernandez, travaille avec une équipe de scientifiques, de musiciens, de passionnés, à la conception d’un nouveau projet. Un spectacle immersif qui mêle l’art à la science dans le but d’alerter sur les enjeux du réchauffement climatique sur l’océan.

Et si vous pouviez entendre ce qui n’a jamais été entendu ? Et si vous aviez l’opportunité de plonger dans les profondeurs des océans sans avoir à vous mouiller ? Et si, le temps d’un instant, vous vous laissiez guider par des notes de musique, le bruit des coquilles saint-jacques et le chant des baleines ? Tout cela confortablement installé dans un fauteuil de salle de spectacle.

Cette promesse d’un voyage majestueux et poignant, c’est l’équipe d’"Inouï" qui vous le propose. Depuis deux ans, Alexandra Hernandez, artiste originaire de Saint-Pierre et Miquelon, travaille de concert avec des scientifiques du CNRS et du LEMAR en Bretagne, pour donner naissance à un projet artistique pour le moins incongru : Inouï - J’écoute l’Océan.


L’océan nous parle, il faut juste l’écouter

Depuis de nombreuses années, des scientifiques, sous la direction de Laurent Chauvaud, directeur de recherche au CNRS, travaillent depuis la rade de Brest, en Arctique, mais aussi à Saint-Pierre et Miquelon, pour évaluer, entre autres, l’impact des activités humaines sur les invertébrés marins en milieux polaires et tempérés. Ils ont également pu, à l’aide d’hydrographe, enregistrer les bruits des espèces sous-marines qui peuplent les profondeurs. Si l’océan et ses habitants leur ont rapidement révéler leurs secrets, les chercheurs voulaient s’éloigner des rapports indigestes, pour restituer leurs connaissances et leurs conclusions de manière plus accessible pour le grand public.

Alerter sur l’urgence et les problématiques environnementales donc, mais sans être anxiogène. Pour ce faire, Alexandra Hernandez a réuni autour d’elle et de Laurent Chauvaud une équipe composée de musiciens, d’un vidéaste, de cameramans, de photographes et de passionnés, pour, collectivement, amasser de la documentation et créer de toute pièce un spectacle musical et visuel, ayant pour but de "porter en musique la beauté du monde et la fragilité de l’océan"

Écoutez le reportage radio sur l'expérience "Inouï" :

 

De la poésie pour alarmer et sensibiliser

Des images, des sons et des vidéos prises à 40 mètres de profondeurs se mêlent aux textes d’Alexandra Hernandez et à la musique du pianiste Dominique Fillon et du percussionniste Stéphane Minana-Pipoll. Les images ont été récoltées par de nombreux collaborateurs du projet et sont mises en avant par le VJ (un vidéo jockey qui joue avec l’image à l’instar du disc-jockey qui joue avec la musique), Mathieu Duboscq.

Le spectacle est aujourd’hui fin prêt et avec lui, un livre, un album, une marque. La première est programmée en juin 2024 à Saint-Pierre et Miquelon, et l’équipe d’"Inouï" espère bien le présenter partout où ils seront appelés. "Il fait sens de jouer Inouï dans les villes côtières et en Outre-mer, là où l’impact du réchauffement climatique est largement visible. Mais le proposer en milieu urbain, comme en plein Paris serait aussi très important".

Lors des représentations, l’équipe proposera des discussions avec le public et aimerait également rencontrer les scolaires, pour les sensibiliser aux problématiques environnementales qui impactent les océans.

L’objectif de la Saint-Pierraise Alexandra Hernandez est clair : "Inouï, c'est apprendre à écouter l’océan. C’est prendre conscience des enjeux du réchauffement climatique, de l’impact de nos actions sur ce monde invisible et qui semble muet alors qu’il ne l’est pas."