"J'habite une blessure sacrée", nouveau spectacle du chorégraphe Max Diakok

Le chorégraphe guadeloupéen Max Diakok dans sa nouvelle création, "J'habite une blessure sacrée"
Le chorégraphe et danseur guadeloupéen Max Diakok poursuit sa quête esthétique et métaphysique avec son nouveau spectacle solo, "J'habite une blessure sacrée", titre extrait d’un poème d'Aimé Césaire. La tournée commence dès ce mois de janvier. 
"J'habite une blessure sacrée", titre du nouveau spectacle du chorégraphe et danseur guadeloupéen Max Diakok, est une phrase extraite d’un poème intitulé "Calendrier lagunaire" de l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, parue dans son recueil «Moi laminaire» (éditions du Seuil, 1991). Les représentations débutent en ce début d’année, à partir du vendredi 5 janvier (voir les premières dates ci-dessous). 

Avec ce spectacle en solo, Max Diakok revient à des questionnements qui forment toute la trame de son œuvre chorégraphique : le corps, la violence des hommes, la politique, la lutte et l’esthétique caribéenne, entre autres. «"J'habite une blessure sacrée" slalome entre déséquilibre et enracinement, douceur et force, intimité et ouverture. Ce solo est conçu comme un dialogue entre deux nécessités qui s'entrecroisent : la quête métaphysique et la lutte émancipatrice», écrit l’auteur dans une note d’intention.

"Chemin initiatique"

«Revivre dans le corps le chemin initiatique des morts qu'on fait siennes», ajoute-il. «Je fais partie de la génération de ceux qui n'étaient que des enfants durant ce massacre survenu en Guadeloupe en mai 1967 où près d'une centaines de civils trouvèrent la mort sous les balles des forces de l'ordre. Je fais également partie de cette génération qui, mue par une profonde aversion pour toute forme d'oppression, a ressenti dans sa chair l'assassinat de leaders du Tiers-Monde, entre autres le chef d'Etat burkinabè Thomas Sankara assassiné en 1987».

Ce solo est un questionnement sur notre fragilité face à ce système. Alternance entre un sentiment d'impuissance face à cette machine qui balaie les plus faibles comme des fêtus de paille et éclats d'espérance collective avec des poings levées vers le ciel (Max Diakok)


Evoquant son processus de création, le chorégraphe explique qu’il s’est inspiré du côté sonore du rituel des veillées mortuaires de la Guadeloupe (les rythmes vocaux boulagèl), des mouvements de judo qu’il a pratiqué durant vingt ans, ainsi que de la danse Gwoka et de la gestuelle de l’un de ses sept rythmes, le Léwòz avec sa dimension guerrière et l’utilisation du bigidi (déséquilibre).

«Depuis mes débuts dans la composition chorégraphique, je n’ai eu de cesse d’interroger les danses ancestrales de Guadeloupe pour y débusquer, au-delà de leur organisation formelle et de leurs codes, une parole essentielle susceptible de nourrir ma démarche créative», précise Max Diakok. «Ce qui continue à m’animer aujourd’hui c’est cette utopie têtue de la quête de sens. Du coup, cela se traduit par une volonté d’explorer cette part d’ineffable qui nous relie à plus grand que nous».

Prochaines représentations

05 janvier à 14h30
(Réservée aux professionnels et aux journalistes)
La Chaufferie Cie DCA Découfflé (Saint-Denis, 93)
10bis rue Maurice Thorez - 93200 Saint-Denis (à 10 min de gare du Nord),
RER D arrêt Gare de Saint-Denis puis le Tram 8 station Paul Eluard

10 janvier à 19h00
(Représentation publique)
Théâtre de Ménilmontant (Paris)
15 rue du Retrait, 75020 Paris
M° Gambetta

03 avril à 19h30
(Représentation publique)
Théâtre Golovine (Avignon, 84)

Chorégraphie et interprétation : Max Diakok
Dramaturgie : Lucile Perain
Vidéo et scénographie : Claudio Cavallari
Musique originale : Rico Toto
Lumière : Johann Chauveau
Photo : Willy Vainqueur
Graphisme : Kalyane Studio