"C’est incroyable, on ne s’attendait pas à un tel engouement, merci à eux", se réjouit l’Antillais Cédric Nankin, après la défaite des Bleus contre la Grande-Bretagne en rugby fauteuil. Depuis le début des Jeux Paralympiques, le 28 août, l’ambiance et l’affluence à chaque épreuve est folle. Chaque jour, dans les différents sites de compétition, le public répond présent. Des "Allez les Bleus, allez les Bleus" répétés jusqu’à extinction des voix, le tout bien chauffé par un speaker qui ne demande rien d’autre.
À voir les tribunes en fusion à chaque exploit d’Audrey Cayol et ses coéquipiers en basket fauteuil ou à chaque foulée de la Martiniquaise Mandy François-Elie, cela nous replongerait presque quelques semaines en arrière à l’occasion des Jeux Olympiques. "J’ai tellement regretté de ne pas être allée aux Jeux Olympiques vu l’engouement, que j’ai pris mes places pour les Paralympiques" dévoile Valérie, 53 ans, professeure d’EPS venue de la région lyonnaise avec son fils Amaury.
Pour inciter le public à venir découvrir les différents sports à l’honneur lors de ces Jeux Paralympiques, l’organisation de Paris 2024 a mis en place "le Pass Découverte". Ce dispositif permet de découvrir plusieurs para sports sur une même journée parmi trois à sept sessions sportives pour un tarif unique de 24 euros.
C’est de cette offre qu’a profité Chantal, 62 ans, et son mari Denis, 63 ans, de la Marne. "On m’a proposé un Pass Découverte et au vu de l’ambiance qu’il y avait pour les Jeux Olympiques, ça nous a donné envie de venir découvrir les Jeux Paralympiques, explique Chantal. On a trois possibilités de découverte, donc on a fait le taekwondo que je ne connaissais pas, puis le tir à l’arc."
Mais malheureusement pour le couple, ils ne sont pas les seuls à profiter de ce dispositif et la ferveur grandissante autour des épreuves oblige les bénévoles à refouler certaines personnes à l'entrée des sites par manque de places dans les tribunes. "Pour le moment, c'est une belle journée, sauf maintenant où je suis bloquée pour le rugby fauteuil", glisse Valérie.
"Le prix reste tout de même peu accessible"
Il est possible d’assister à certaines épreuves des Jeux Paralympiques à partir de 15 euros, et pour certaines finales, les prix sont compris entre 20 et 100 euros. Tandis que pour les Jeux Olympiques, le tarif de certains billets pour des finales pouvaient atteindre les 800 euros. "Les prix des places, ça m’avait découragé pour les JO et là pour les Paralympiques, c’était plus attractif, donc j’ai pris mes places et c’est une belle expérience" confie Valérie, 53 ans, de la région lyonnaise. Mais pour certains comme Pablo, 22 ans et étudiant, "le prix reste tout de même peu accessible" : "On aimerait bien y aller, car l’ambiance est belle, mais on ne peut pas", fait-il savoir.
Et puis il y a d’autres personnes comme Jacques, 46 ans, mordu de sport. "J’adore le sport et puis ce sont des athlètes comme les autres", appuie-t-il. Il a suivi les Jeux Olympiques de Paris 2024 en allant voir les épreuves de water-polo, de BMX et de basket 3X3 et pour lui, l'atmosphère est toujours aussi fantastique. "C’est comme pour les JO, l’ambiance n’est pas retombée."
"Il n’y a pas eu la même communication que pour les JO"
Malgré le succès et toute la bonne volonté des organisateurs et des para athlètes pour communiquer et expliquer leur discipline au grand public, certaines personnes ne s’intéressent pas aux Jeux Paralympiques par manque d’information. "Je pense qu’on a mal été informé sur certains sports, estime Pablo. Par exemple, en para athlétisme, on ne sait pas qui peut concourir, dans quelle situation, etc. Les malvoyants, on ne sait pas s’ils peuvent concourir avec les personnes qui sont en handicap physique ou autres, donc voilà, on ne s’intéresse pas."
Son ami Léo, 23 ans, étudiant également, va plus loin. "Je suis de loin les médailles françaises, mais pas plus que ça. Je trouve qu’on n’est pas super renseigné, constate-t-il. Il n’y a pas eu la même communication que pour les Jeux."
Je n'ai déjà pas trop suivi les JO, donc les Paralympiques ça ne m’intéresse pas particulièrement.
Louis, 23 ans
Pour Pablo, l’autre frein qui l’empêche de suivre les Jeux est la méconnaissance de qui sont les para athlètes. "Je ne regarde pas [les Jeux Paralympiques, NDLR], car pour les Jeux Olympiques, on avait des personnalités à suivre alors que là, on les connait moins." Une absence de visibilité qu’avaient déjà pointé du doigt certains sportifs avant les Jeux.