JO 2021 : qui est Sarah-Léonie Cysique, judokate médaillée d'argent ?

On la disait espoir du judo français pour les JO 2024, mais la Guadeloupéenne de 23 ans s'est imposée dès les jeux de Tokyo, en ramenant la médaille d'argent dans la catégorie des moins de 57 kilos. Sarah-Léonie Cysique est du genre précoce. Son portrait.

Âgée de tout juste 23 ans, on l’attendait pour les JO de 2024. Mais la judokate guadeloupéenne Sarah-Léonie Cysique brûle les étapes. Elle a été couronnée vice-championne olympique des moins de 57 kilos à Tokyo lundi 26 juillet. "Elle est très jeune et elle a déjà le niveau. Pour moi, elle a le potentiel pour être championne olympique", a confié à l’AFP Sandrine Vandenhende, la coach qui entraîne temporairement la jeune femme en l’absence de son entraîneuse habituelle, la championne d’origine guyanaise Lucie Décosse.

C’est la première médaille en individuel au niveau mondial pour l’athlète. Mais avant l’argent olympique, Sarah-Léonie Cysique affichait déjà un palmarès impressionnant. Vice-championne du monde 2019 par équipe mixte, elle a fini deux fois troisième aux championnats d'Europe, en 2020 et en 2021. Elle a aussi décroché l’argent au Masters de Doha en janvier dernier et au grand chelem de Tel-Aviv en février.

Tournant à gauche

Née à Sarcelles, en région parisienne, Sarah-Léonie Cysique a grandi dans les environs de Reims. La Guadeloupéenne débute le judo à 4 ans, un peu par hasard. Sa mère veut qu’elle pratique un sport de combat, du karaté de préférence. Mais il n’y a pas de club autour de chez elle, elle inscrit donc sa fille au judo.

Après avoir rejoint le Pôle Espoirs de Reims, Sarah-Léonie Cysique se blesse à l’épaule droite. Droitière, elle se met à utiliser sa main gauche lors des prises, pour soulager sa douleur. Un changement qui lui réussit : désormais, même sans blessure, sa main directrice est la gauche lors des combats. 

Préparer les JO et la vie après les tatamis

Parallèlement à sa carrière de sportive de haut niveau, on peut croiser Sarah-Léonie Cysique gare du Nord, à Paris, où elle exerce comme agent au sein d’une équipe chargée de la sûreté. L’athlète a intégré en 2019 le dispositif Athlètes SNCF, un programme qui permet aux sportifs de se concentrer sur leurs performances tout en assurant leur reconversion. "Le sport ne dure qu’un temps, explique-t-elle dans une vidéo de présentation du programme. Ça m’a libéré, je me dis que j’ai un projet pour mon avenir, je suis moins sous pression. Ça me donne un équilibre."

Mais la reconversion ce n’est pas pour tout de suite. L’objectif, c’est bien les JO de Paris en 2024. D’autant que sa médaille d’argent à Tokyo a un goût amer. La Guadeloupéenne a été disqualifiée après quelques secondes par l’arbitre qui a estimé qu’elle avait commis une faute en se mettant en danger. Après son combat, la sportive a fait part de son "sentiment d'injustice".

En décembre 2018, la Guadeloupéenne, désormais licenciée au sein de l’ACBB Boulogne, confiait au magazine de son club être "discrète et solitaire". "C’est le paradoxe. J’aimerais bien me faire un nom dans le judo tout en restant dans l’anonymat." En devenant vice-championne olympique à Tokyo, c’est peut-être un peu compromis. Même le footballeur Antoine Griezmann s’est fendu d’un tweet pour l’encourager avant sa performance à Rio.

Retrouvez la réaction de Sarah-Léonie Cysique, médaillée d'argent JO Tokyo :