Capbreton (Landes) en cette fin de mois de juin, le mercure affiche 28 degrés, un temps à se mettre en bord de mer. Cette ville a d’ailleurs été choisie – en partie – pour ce cadre : "les handballeuses ont très peu de vacances, donc si on peut leur mettre un petit brin de soleil, la mer et la vue sur les surfeurs, c’est quand même pas mal pour se préparer " plaisante le sélectionneur français, Olivier Krumbholz. Lancées à la conquête de leur rêve olympique, les joueuses ont choisi de regarder l’océan au loin et de mettre leur bleu de chauffe. Depuis le 12 juin, elles sont en stage intensif. "Il fait chaud, honnêtement parfois, on n’a pas envie (de s’entraîner). Les premiers jours, il y avait de la pluie, donc on avait qu’une envie, c'était d’être à l’intérieur et que la flotte ne nous tombe pas dessus" souffle la Guadeloupéenne Méline Nocandy. Sur ce point, ni ses coéquipières ou encore les membres du staff des Bleues ne la contrediront.
Ce lundi après-midi, les joueuses d’Olivier Krumbholz ont multiplié les courses à haute intensité et les transitions rapides. "On travaille sérieusement sur le plan physique et tactique, assure le sélectionneur français. On est content d’être au complet [au début de la préparation les joueuses ayant participé au Final Four de la saison régulière en club étaient absentes, NDLR], on est un peu dans le dur physiquement, mais on est satisfait, car on travaille bien. On avance tranquillement".
Dans le complexe sportif de Capbreton, les joueuses ont tout pour se préparer de manière optimale. "On est dans un beau cadre, il y a même une nouvelle salle de musculation", glisse la Guadeloupéenne Océane Sercien-Urgolin. Entre deux séances, les handballeuses croisent même d’autres sélections, comme les Norvégiennes, venues, elles aussi, se préparer dans ces installations.
Une préparation "musclée"
Les Françaises sont de grandes habituées des lieux, à chaque stage de préparation d’une grande compétition, elles font toujours un détour par ce complexe sportif. "À chaque fois qu’on a un stage d’été, on vient ici, il y a de belles installations, il y a tout pour performer, avance la Martiniquaise Coralie Lassource. Franchement, c'est top". Qui dit nouvelle salle, dit aussi charge de travail supplémentaire. "C’est une préparation musclée" glisse Méline Nocandy. "Il faut ce qu’il faut si on veut avoir la plus belle des récompenses", répond à contre-pied l'arrière droite Océane Sercien-Ugolin. La Guadeloupéenne Orlane Kanor qui avait raté les Jeux victorieux de Tokyo 2021 à cause d’une blessure, connaît la recette pour optimiser au mieux cette préparation. "Nos journées sont longues, on a deux entraînements par jour, donc il faut bien dormir. C’est important pour la récupération" prévient-elle.
Lors de ce stage, les Bleues ne font pas que travailler leur handball, elles innovent et tentent de nouvelles choses. "En 2021 [lors de la préparation des Jeux de Tokyo, NDLR] on ne faisait que courir et s’entraîner avec le ballon. Là, on essaye de travailler sur toutes les parties de notre corps, comme le périnée, nos genoux, les yeux, on prend des cours de respiration, c’est vraiment un changement" explique la demi-centre Méline Nocandy. De nouvelles techniques que l’ailière Coralie Lassource valide, "On a plusieurs types d’entraînement, franchement, c'est plutôt pas mal. On a du handball, de la piste, de la musculation. On est bien", se réjouit-elle. Sa sœur, Déborah Lassource, découvre les joies des préparations olympiques. Son large sourire est trompeur, elle souffre tout autant que les autres, mais son envie débordante de participer à ses premiers Jeux décuple sa motivation. Pour elle, "tout va bien" dans ce stage. On ne demande qu’à la croire.
Grande favorite à sa propre succession lors des Jeux Olympiques à venir, l’équipe de France va poursuivre sa préparation à Capbreton jusqu’au 2 juillet. Trois jours plus tard, le 5 juillet, Olivier Krumbholz devra annoncer sa liste de 14 joueuses plus trois remplaçantes pour le rendez-vous olympique. Le choix du sélectionneur s’annonce compliqué, tant le niveau des joueuses est élevé. Mais comme l’a bien précisé l’architecte du jeu français devant la presse ce lundi, le vécu et les titres remportés par le passé ne garantissent pas à une place dans la liste finale. Les Bleues entreront en lice dans le tournoi Olympique le 25 juillet contre la Hongrie, à Paris.
Le groupe pour la préparation :
Gardiennes (4) : Glauser, Sako, André, Darleux.
Ailières gauches (2) : Valentini, C. Lassource.
Arrières gauches (2) : Nze Minko (cap.), O. Kanor.
Demi-centres (3) : Horacek, Zaadi, Nocandy.
Arrières droites (4) : Flippes, Grandveau, D. Lassource, Sercien-Ugolin.
Ailières droites (3) : Toublanc, Granier, Coatanea.
Pivots (3) : Foppa, Bouktit, Ondono.