Après six ans d'attente, les Bleues sont de retour sur le toit du monde pour la troisième fois ! Les Guadeloupéennes Méline Nocandy, Orlane Kanor, Océane Sercien-Ugolin et les sœurs martiniquaises Coralie et Déborah Lassource, et leurs coéquipières ont réussi à battre leurs meilleures ennemies, les Norvégiennes, dans cette finale du Mondial 2023 devant près de 8.000 spectateurs à la Jyske Bank Boxen de la ville de Herning, au Danemark.
Une rencontre qui a été presque irrespirable du début à la fin. Lors de la première période, les deux équipes ont longtemps été à égalité, jusqu'à ce que les Bleues réussissent à creuser un écart de trois points à la mi-temps (20-17).
Un écart maintenu avec plus ou moins de difficultés en seconde période. Les Scandinaves, loin d'abandonner, ont réussi à faire mal aux Françaises et à revenir à un point d'écart. Mais les Bleues n'ont rien lâché, comme en a témoigné Déborah Lassource au micro de francetvsport : "Franchement [le match] était tendu du début à la fin. On n'a jamais rien lâché, on savait que les Norvégiennes allaient jamais lâcher non plus. Et on a voulu montrer que c'était nous l'équipe aujourd'hui, et je suis trop trop contente !"
Kanor et Nocandy au top
Avec quatre points inscrits, la Guadeloupéenne Orlane Kanor est la 3e meilleure buteuse à égalité avec Valentini, derrière Horacek et Grandveau. Surtout, elle a su prendre ses responsabilités et permis à ses coéquipières de respirer un peu en inscrivant un but important sur un jet de neuf mètres à 10 minutes du coup de sifflet final, avant de se faire expulser deux minutes.
Les joueuses ont aussi pu compter sur Méline Nocandy qui a su montrer toute son explosivité dans les un contre un et a donné du fil à retordre aux Norvégiennes.
Coralie et Déborah Lassource ont eu moins de temps pour déployer leurs qualités, l'une ayant été expulsée deux minutes en première période, l'autre n'entrant sur le terrain qu'en seconde période. Océane Sercien-Ugolin n'était quant à elle pas sur la feuille de match : elle avait été appelée en renfort dans le groupe France début décembre pour pallier un éventuel forfait. Mais toutes ont été mobilisées à 100% du début à la fin. Les Bleues ont dans l'ensemble montré une variété offensive de l'aile droite à l'aile gauche, jusqu'au coup de sifflet final.
"Forcément, c'est une joie immense, c'est une fierté, s'est exclamée Coralie Lassource au micro de France Télévisions. Je réalise la chance que c'est de pouvoir célébrer ce titre avec ma sœur, ce n'est pas commun et je veux juste savourer ce moment."
Les deux groupes ont été au rendez-vous de ce duel de titans avec d'un côté la France, championne olympique en titre, et de l'autre la Norvège, championne du monde et d'Europe en titre. Lors du dernier championnat du monde féminin de handball il y a deux ans en Espagne, les Scandinaves avaient privé les Françaises d'un 3e titre, après ceux de 2003 et 2017.
Le regard tourné vers les JO
Les pronostics étaient partagés : invaincues depuis le début du tournoi malgré quelques performances en demi-teinte, les Bleues partaient légèrement favorites, surtout qu'elles avaient réussi l'exploit de battre d’un fil les Norvégiennes lors des phases de groupes. Mais d'un autre côté, la Norvège avait remporté par le passé trois des quatre dernières finales face aux Bleues, comme le rappelle la fédération internationale de hand :
La médaille d'or va donc cette fois au cou des Françaises qui s'étaient particulièrement préparées face à leurs adversaires de choc "avec beaucoup de sérieux, beaucoup d'envie" selon le sélectionneur Olivier Krumbholz. Juste avant le match, ce dernier déclarait que lui et son groupe s'étaient "beaucoup focalisés sur [la] demi-finale" des Scandinaves pour repérer comment les battre.
Mission accomplie donc pour le sélectionneur et ses joueuses qui vont pouvoir savourer leur troisième étoile sur le maillot, avant de se tourner vers leur prochain objectif : les JO de Paris 2024.
"Déjà on était une équipe attendue [sur ce Mondial], reconnaît Coralie Lassource. Là, je pense qu'on le sera encore plus." Et les désormais championnes du monde et olympiques en titre n'ont pas peur d'être la cible à abattre des autres équipes, comme l'explique sa sœur Déborah : "C'est le sport, on aime ça, on joue pour gagner des titres, pour être favorites. Donc on va continuer comme ça, on espère en tout cas !"