Justice : réquisitoire de huit mois de prison avec sursis contre Kalash et 5.000 euros d'amende avec sursis contre Admiral T

Kalash et Admiral T au tribunal de Paris
Le procès de Kalash et Admiral T s'est déroulé mercredi 7 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils étaient jugés pour une altercation avec des policiers en novembre 2014 dans les rues de la capitale. Le jugement sera rendu le 4 novembre.

Après plusieurs heures d'audience devant la 12è chambre du tribunal correctionnel de Paris, le procureur a requis huit mois de prison avec sursis à l'encontre de Kalash et 5.000 euros d'amende avec sursis contre Admiral T, pour cette affaire très confuse d'altercation avec des policiers qui remonte à novembre 2014. Le jugement sera rendu le 4 novembre. Les deux hommes comparaissaient pour coups, blessures et insultes à agents.

Deux versions de l'altercation

L'audience a débuté à 13h30 au tribunal et s'est poursuivie jusqu'à 21h30. Admiral T, entièrement vêtu de noir, et Kalash, avec un pull blanc, étaient accompagnés de leurs épouses et de leurs avocats, Me Arneton pour Kalash, Me Michel-Gabriel pour Admiral T. Les deux artistes se sont longuement expliqués à la barre. Ensuite ce sont deux des trois policiers présents sur les lieux ce soir là qui ont donné leur version des faits. Le tribunal a tenté de comprendre le déroulement des événements, visionnant notamment un vidéo enregistrée par l'épouse d'Admiral T. 
 

L'élément déclencheur

Tout aurait basculé lorsqu'un policier en civil a voulu empêcher l'épouse d'Admiral T de filmer la scène. Jessica Campbell était en train de faire des images de son mari sur l'échelle d'un camion de pompier stationné dans la rue de leur logement. Alors qu’il rentrait chez lui, le policier assiste à la scène et intervient, sans préciser sa fonction d'après les prévenus. Le groupe affirme ne pas avoir compris ce qui se passait.

Ensuite le téléphone tombe. A partir de ce moment, les versions divergent. Le policier affirme qu'il a voulu simplement éloigner le téléphone de lui, car il était perturbé par la lumière du flash. Mais Kalash explique  qu'"il n'a pas apprécié le geste sur Mme Campbell". Il ajoute aussi: "Je pense que dans toute cette cohue, j'ai essayé de me dégager". S'en suivent alors les versions différentes sur le moment où des coups auraient été portés ou non.
 

La femme Potomitan

Pour défendre Kalash, son avocat Me Arneton n'a pas hésité à mettre en avant l'importance de la femme dans la société martiniquaise. Il a expliqué au tribunal ce que veut dire "Potomitan", c'est-à-dire que la femme est considérée sur l'île comme le poteau qui soutient le foyer familial, manière de justifier que son client ait été énervé par le geste qui visait à faire tomber le téléphone de Jessica Campbell. Me Arneton a tenu  à souligner que le meilleur défenseur de Kevin Valleray n'est autre que Kalash lui-même dans ses textes d'artiste. Il a d'ailleurs cité devant le tribunal un extrait de la chanson "Après l'automne" qui raconte en partie cette affaire.

"Image salie"

Quant à Admiral T, son avocat a tenu à souligner la bonne réputation de son client, dont une école porte le nom.  "Pendant toutes ces années, mon image a été salie", a expliqué Admiral T lors de son témoignage.  


L'avocat de Kalash réclame la relaxe

Me Eddy Arneton, avocat de Kalash, a dénoncé lors de sa plaidoirie les incohérences du dossier. Il a réclamé la relaxe de son client. Regardez sa réaction à la sortie de l'audience : L'avocat d'Admiral T, Me Michel-Gabriel, a également réclamé la relaxe de son client.


Le tribunal rendra son jugement le 4 novembre prochain.