L'Association des étudiants de Polynésie française, une deuxième famille pour les Polynésiens [Une semaine à Montpellier]

Les membres de l'Association des étudiants de Polynésie à Montpellier répètent leur spectacle de danse.
À l'occasion du carnaval antillais de Montpellier du 23 au 25 février, Outre-mer La 1ère est allée à la rencontre de la communauté ultramarine dans la ville de l'Hérault, située dans le sud de l'Hexagone. Parmi elle, des Polynésiennes et Polynésiens qui se réunissent régulièrement au sein de l'AEPF pour se retrouver en communauté.

La nuit est tombée sur Montpellier. Dans le nord de la ville, sur les hauteurs, se trouve un ensemble de bâtiments entouré de quelques arbres. Toutes les maisonnées sont éteintes, sauf une. Par ses portes vitrées, le foyer de l'AEPF laisse échapper une lumière blanche éblouissante. Un son de percussions vient rompre le calme. Ce soir-là, des Polynésiennes membres de l'association répètent la chorégraphie d'un spectacle qu'elles donneront le 1er avril. 

"Allez les filles, il ne reste plus qu'un mois et demi", s'époumone de manière presque autoritaire Estall Heiaute, la prof de danse. Les joues rouges et le souffle court, les jeunes femmes recommencent leurs pas, inlassablement.

Vivre en communauté

L'Association des étudiants de Polynésie française a d'abord été créée pour "intégrer nos étudiants polynésiens qui viennent en France pour leurs études", explique Ikau Lehartel, sa présidente, qui gère le foyer depuis septembre dernier. Elle est arrivée dans l'Hexagone il y a six ans pour suivre une licence de psychologie. "L'association, elle est là pour aider."

Pour de nombreux Ultramarins, quitter le territoire pour s'installer en France métropolitaine peut s'avérer éprouvant. C'est d'autant plus le cas pour les étudiants, qui se retrouvent isolés, loin de leurs familles.

À Tahiti, on a l'habitude de tous se réunir en famille. Une fois que tu arrives ici, l'AEPF devient ta famille.

Ikau Lehartel, présidente de l'Association des étudiants de Polynésie française de Montpellier

Pourtant, le "E" d'AEPF ("Étudiants") est trompeur. En réalité, toutes les générations de Polynésiens sont impliquées dans la vie de l'association. Le jour de notre venue, une vieille dame, un peu en retrait, veille sur le groupe. Au même moment, des enfants crient et s'amusent dans la salle. L'un d'entre eux se met à pleurer et court dans les bras de sa mère, qui était en train de danser.


Parmi les Polynésiens passés par l'AEPF, il y a Jérôme Pommier, que l'on a rencontré dans le cadre de l'opération "Une semaine à Montpellier". Lui est devenu traiteur et est à la tête de son entreprise, BBQ Addicts. On compte aussi l'aventurier et cuisinier Teheiura, qui a déjà participé à des animations musicales avec le groupe. "Cette association nous permet de vivre en communauté", résume Ikau.

Rassemblement des Tahitiens

Danse, cuisine, laser game, repas de Noël... L'AEPF ressemble à une grande colonie de vacances. La branche montpelliéraine n'est d'ailleurs pas la seule. L'association existe à Paris, à Toulouse, à Lyon... Chaque week-end de Pâques, les Polynésiens de l'Hexagone se retrouvent pour le grand Rassemblement des Tahitiens, généralement dans un camping. "On fait la fête, on organise des compétitions sportives...", raconte Ikau Lehartel.

Mais retour au foyer, où il faut se préparer pour la grande représentation. "Le 1er avril, on fera un spectacle de danse de deux heures pour récolter des fonds pour notre association", explique Danaya Roopinia, responsable danse au sein du bureau de l'AEPF.

Pieds nus sur le carrelage froid du foyer, la vingtaine de danseuses enchaîne les mouvements. Estall Heiaute, la professeure de danse, nous explique les différents mouvements de la danse traditionnelle polynésienne. Il y a le Tā'iri tāmau, "un balancé de droite à gauche", le Fa'arapu, "un mouvement circulaire", le Varu, "qui est une forme de huit" et enfin le Ruru, "un tremblement que tu fais avec les hanches et les fesses". Très technique.

Tout comme l'AEPF, de nombreuses associations montpelliéraines ont été créées pour aider les Ultramarins débarqués dans l'Hexagone. Parmi elles, la Case Calédonienne de Montpellier, l'Association des étudiants mahorais de Montpellier (AEMM), Karakwela pour les Antillais... Le carnaval de la fin de semaine sera l'occasion de réunir tous ces Français d'Outre-mer. Malheureusement pour les membres de l'AEPF, ils ne pourront assister aux festivités de samedi : l'association organise ce jour-là une compétition de basket, de volley et de foot. pour les Tahitiens.

Retrouvez la rencontre avec l'AEPF dans ce module vidéo réalisé par Olivier Canneval :

Une semaine à Montpellier- découvrez l'association étudiantes des jeunes de Polynésie française ©Outre-mer la 1ère
  • "Une semaine à Montpellier"

Le samedi 25 février, La1ere.fr vous proposera de vivre en direct le carnaval antillais de Montpellier, l'un des plus importants de France hexagonale. En prélude à ce rendez-vous, nous vous proposons toute cette semaine une série de rencontres avec des Ultramarins de Montpellier et sa région. Ces rencontres et portraits sont à découvrir en cliquant ici.