Le gouvernement a débloqué 130 millions d'euros d'aides supplémentaires en faveur des entreprises et des services publics de Nouvelle-Calédonie pour faire face à la crise déclenchée mi-mai, a annoncé mercredi le ministère de l'Économie.
"Ces aides de l'État permettront notamment de financer en septembre le fonctionnement des services publics (santé, électricité) et le versement de prestations sociales", indique Bercy dans un communiqué, précisant que leur versement sera conditionné "à l'adoption de réformes permettant d'améliorer le modèle économique et social néo-calédonien".
Avec ce nouveau paquet d'aides, le soutien de l'État à la Nouvelle-Calédonie depuis les émeutes qui ont ravagé le territoire et détruit son tissu économique s'élève à 400 millions d'euros, hors soutien à l'industrie du nickel, ajoute le communiqué.
Un salarié sur cinq au chômage, des destructions qui dépassent les deux milliards d'euros
Dans le détail, "si les conditions fixées par l'État sont respectées", il versera sous forme d'avances remboursables 48,4 millions d'euros à la collectivité de Nouvelle-Calédonie, dont 41,9 millions pour financer le système d'assurance-maladie local et 4,8 millions d'euros pour éviter la cessation de paiement du gestionnaire du système électrique Enercal.
Alors que 100 millions d'euros ont déjà été versés au gouvernement de Nouvelle-Calédonie fin juillet pour financer la prise en charge du chômage partiel, 61,4 millions d'euros supplémentaires seront débloqués pour financer celui-ci aux mois de septembre et octobre.
Selon les chiffres du gouvernement local, les destructions, pillages et incendies ont causé au moins 2,2 milliards d'euros de dégâts et près d'un salarié sur cinq est au chômage total ou partiel.
4 milliards demandés par les élus locaux
Fin août, le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté une résolution demandant un soutien massif de l'État de 500 milliards de francs Pacifique (environ 4,2 milliards d'euros) pour reconstruire l'archipel. Parallèlement, le gouvernement local a entamé des consultations publiques avant un plan de "sauvegarde, refondation et reconstruction" ambitionnant de changer le modèle économique et social de la Nouvelle-Calédonie.
Mardi, la cheffe de file loyaliste et présidente de la province Sud - la plus riche et plus peuplée de Nouvelle-Calédonie -, Sonia Backès, a été reçue à l'Élysée par Emmanuel Macron. "Il faut de gros investissements publics pour relancer la machine", a-t-elle indiqué après la réunion.