"L’impression de se réveiller d’un cauchemar" : la déception des soutiens antillais de Kamala Harris après la victoire de Donald Trump

Des militants démocrates, défaits, à la Howard University, où Kamala Harris devait faire un discours le soir de l'élection.
Le candidat républicain a remporté l'élection présidentielle américaine. Pour les partisans de la démocrate, c'est la douche froide. Trois militantes ultramarines nous ont confié leurs impressions après la réélection pour quatre ans de Donald Trump.

Non loin de la Maison-Blanche, au Lafayette Square, à Washington DC, deux amies originaires de la Guadeloupe ont eu besoin de se retrouver pour se remonter le moral. Donald Trump vient de remporter l'élection présidentielle américaine et Géraldine Vilmen n'en revient toujours pas. "On a passé la nuit à guetter les résultats et là, on a du mal à réaliser", souffle cette professeure en biologie, virologie et immunologie à la Mount St Mary's University. 

Son amie, Gladys M. Francis, est, elle aussi, professeure des universités. À peine la bataille électorale perdue, cette démocrate veut déjà reprendre le combat. "Il faut se remobiliser, comprendre ce qui s’est passé pour que ça ne se reproduise plus dans quatre ans", explique-t-elle.

Gladys M. Francis et Géraldine Vilmen au Lafayette Square, à Washington.

L'altérité est présentée dans le camp républicain comme étant un danger. [Kamala Harris] nous dit "l'altérité, la différence, c'est ce qui nous unit, c'est ce qui fait notre force".

Gladys M. Francis, professeure à la Howard University.

"Continuer le combat"

"La victoire, on y a cru, on y a cru jusqu’au bout", raconte Marilyn Sephocle, professeure de littérature à la Howard University, l'université qu'a fréquenté la candidate démocrate dans sa jeunesse. D'origine martiniquaise, Marilyn Sephocle a notamment enseigné les textes d'Aimé Césaire à Kamala Harris, quand cette dernière était étudiante.

Marilyn Sephocle lors de la soirée électorale organisée à la Howard University.

La Martiniquaise était présente à la soirée électorale organisée au sein de la Howard University. Mais mardi soir, les concerts de gospel et l'enthousiasme ont peu à peu laissé la place à la sidération, au fur et à mesure que les résultats tombaient.

"Les premiers résultats sont troublants, inquiétants, décourageants, mais on garde la foi jusqu’au bout", racontait Marilyn Sephocle au moment du dépouillement. Finalement, c'est la déception. "Le réveil a été très difficile, on a l’impression de se réveiller d’un cauchemar", confiait-elle après l'annonce des résultats. 

Kamala Harris, qui devait s'exprimer à la Howard University, n'a finalement pas fait de discours le soir de la victoire de son rival. Elle n'a pris la parole que le lendemain, enjoignant ses partisans à "continuer à mener le combat".