Depuis plusieurs mois, l’Institut Pasteur tentait de créer un nouveau traitement contre le Covid-19. À base de clofoctol, un produit utilisé pour soigner les infections des voies respiratoires ou de la bouche, le suppositoire était arrivé à la deuxième phase d’essai clinique.
Trop peu de volontaires
Dans l’Hexagone, la population concernée (plus de 50 ans, non vaccinés et présentant des symptômes du covid-19) était devenue de plus en plus rare puisque plus de 90% des 50 ans et plus ont un schéma vaccinal complet, l’Institut Pasteur a voulu recruter des candidats test dans les Antilles, où la vaccination est plus faible.
Il manquait 700 volontaires à l’Institut Pasteur pour réaliser son étude. "Ce mois-ci, nous n’avons eu que 12 volontaires, dont 3 personnes des Antilles", confirme le professeur Xavier Nassif, directeur de l’Institut Pasteur de Lille.
En Martinique, huit centres d’investigations devaient ouvrir leurs portes pour effectuer le suivi médical des volontaires. Au moins 3 centres ont été installés, mais ils "n’ont pas servi à grand-chose", confirme Xavier Nassif.
Le directeur de l’Institut Pasteur explique que "l’état d’esprit [des Antillais, ndlr] n’est pas tourné vers des essais cliniques venant de la métropole." Il confie être "déçu" de ne pas aller au bout de l’expérience et assure que ses équipes de chercheurs ont trop travaillé nuit et jour pour en rester là.
L’Institut Pasteur étudie de nouvelle piste, notamment avec des laboratoires pharmaceutiques pour continuer les essais de son traitement.