L'Union européenne (UE) a validé l'octroi d'aides à la modernisation et la rénovation d'une partie de la flotte de pêche ultramarine, en suspens depuis plus d'un an, a annoncé mercredi la ministre déléguée aux Outre-mer. "Excellente nouvelle pour nos pêcheurs ! L'UE vient de valider l'octroi d'aides pour la modernisation et la rénovation d'une partie de notre flotte de pêche en Outre-mer", a annoncé Marie Guévenoux sur X (ex-Twitter), confirmant une informant du quotidien Ouest-France. Cela représente "10 % de la flotte ultramarine" a précisé Hervé Berville, secrétaire d'État à la Mer.
"Un jour important"
Un "jour important" pour Hervé Berville : "Cela faisait des années que l'on attendait l'accord de la Commission européenne pour débloquer des aides publiques au renouvellement de la flotte en Outre-mer." Les navires de pêches dans les territoires ultramarins ont en moyenne plus de 35 ans, et sont souvent en bois. Cela va permettre "d'avoir des navires qui sont plus sûrs, moins polluants", précise le secrétaire d'État à la Mer. "Ils permettront donc d'attirer de jeunes marins dans le métier", ajoute le secrétaire d'État, qui précise que ces nouveaux navires répondent à "un enjeu de souveraineté alimentaire".
Cette décision autorise la France et le Portugal à aider les pêcheurs artisans de régions ultrapériphériques (RUP) à renouveler leur navire de moins de douze mètres. Sont concernés la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion en France et Madère au Portugal. Mayotte et la Guyane "ne sont pas oubliés" selon la Commission européenne, "mais en raison de leurs spécificités" ces territoires "bénéficient d'un régime spécial". En visite en Guyane en début de semaine, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé le renouvellement prochain de la flotte guyanaise avec 25 bateaux.
Plus de 60 millions d'euros
"Le nombre maximum de navires bénéficiant de cette décision est de 51 pour la France et de sept pour Madère", a déclaré le commissaire européen à l'environnement et aux pêches, Virginijus Sinkevicius, cité par Ouest-France. Ces aides permettront de rendre les bateaux plus sûrs "car ces petites flottes sont plus sujettes à des problèmes de sécurité", a-t-il ajouté.
Les deux pays se partageraient une enveloppe de 63,8 millions d'euros, selon un communiqué du ministère des Outre-mer datant de mars 2022. La Commission européenne avait à l'époque déjà autorisé la France à bénéficier de cette aide, avant de faire un revirement un an plus tard en raison d'un désaccord sur les stocks de poissons et les capacités techniques des bateaux.
Cette somme devrait permettre de couvrir "environ 60 %" des couts de rénovation ou du renouvellement des bateaux en 2024, complète Hervé Berville. "Le renouvellement des petits navires est essentiel pour assurer des conditions de travail sûres pour les petits pêcheurs et pour sauvegarder les filières de pêche artisanales et traditionnelles", a précisé dans un communiqué l'eurodéputé réunionnais Younous Omarjee (LFI), président de la Commission du développement régional au Parlement européen, impliqué dans le dossier.