La proposition a été adoptée à l'unanimité à la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale ce mercredi 27 juillet. Un groupe de contact sera donc consacré à l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. L'objectif est de "pleinement prendre part aux réflexions en cours", précise un communiqué.
Sous la présidence de Yaël Braun-Pivet, éphémère ministre des Outre-mer et actuelle présidente de l'Assemblée nationale, le groupe de contact réunira les deux députés Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, aux côtés du député polynésien et président de la délégation aux Outre-mer, Moetai Brotherson (Nupes). Y siègeront également les présidents ou représentants de chaque groupe et le président de la commission des lois, Sacha Houlié (Renaissance).
Rattrapage ?
Le lancement de ce groupe intervient le même jour que la remise du rapport d'étape de la mission d'information du Sénat sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, et fait figure de rattrapage, voire de mea culpa, alors que l'attitude de l'État a été critiquée à plusieurs reprises dans ce document. Les rapporteurs du Sénat proposent par ailleurs d'intégrer le Parlement aux discussions.
Dans ce document de 88 pages, les rapporteurs ont pointé du doigt le manque d'impartialité du gouvernement, pourtant essentielle au débat sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Ils estiment que la nomination de Sonia Backès, présidente loyaliste de la province Sud, au sein du gouvernement, n'a pas été un bon signal envoyé aux indépendantistes.
Pas plus que la non-tenue des deux visites ministérielles prévues cet été, dont celle de Yaël Braun-Pivet, annulée suite à son élection au perchoir, perçue comme un abandon par une partie des députés ultramarins, après moins d'un mois au ministère des Outre-mer. En tant qu'ancienne rapporteure de la mission d'information de l'Assemblée sur l'avenir institutionnel du Caillou, elle avait assuré que la question calédonienne était une priorité lors de sa nomination rue Oudinot.
Après plusieurs mois de pause, élections présidentielle et législatives obligent, le gouvernement a annoncé début juillet la tenue d'un comité des signataires en septembre, à Paris. Pas de quoi apaiser les indépendantistes qui demandent une réunion bilatérale en Nouvelle-Calédonie et ont annoncé qu'ils ne se déplaceraient pas dans l'Hexagone.
Le retour du dialogue et de la confiance devraient donc faire partie des sujets prioritaires du groupe de contact de l'Assemblée.