Le Réunionnais accusé d'avoir décapité son colocataire près de Montauban déclaré pénalement irresponsable

L'hôpital psychiatrique Gérard Marchant, à Toulouse.
L'homme originaire de La Réunion avait tué puis démembré son ami dans la nuit du 23 au 24 décembre 2021, après une violente dispute. Selon "La Dépêche", la chambre d’instruction de la cour d’Appel de Toulouse, qui s'est penchée sur son cas au mois de mars, a estimé que les "troubles psychiques" dont il souffre ont aboli son discernement au moment du passage à l'acte. Il ne sera donc pas jugé par la Cour d'Assises.

C'est une histoire sordide qui avait choqué le paisible petit village d'Albias, dans le sud-ouest de l'Hexagone, au mois de décembre 2021. À la veille de Noël, un homme né à La Réunion et son colocataire se disputent violemment. La querelle tourne à l'affrontement. Le Réunionnais tue son ami "à coups de couteau et coups de pied" comme il l'avait lui-même avoué aux enquêteurs. Mais ce quinquagénaire n'en reste pas là. Pour se débarrasser du corps, il le démembre et le dispatche dans la nature, dans les alentours de la maison où les deux vivaient. Le suspect est arrêté le jour de Noël.

Après plusieurs mois d'instruction, la Cour d'Appel de Toulouse a jugé que le Réunionnais était pénalement irresponsable de ses actes, a appris mardi 16 mai le journal local La Dépêche, qui avait révélé l'affaire il y a un an et demi. L'accusé, atteint de troubles psychiques, ne contrôlait pas ses actes au moment des faits, ont estimé les magistrats.

Placé dans une unité psychiatrique pour les détenus dangereux à l'hôpital Marchant de Toulouse (Haute-Garonne), l'homme a fait l'objet de plusieurs expertises psychiatriques. Dans une interview accordée à La Dépêche, son avocate, Me Séverine Lheureux, avait indiqué que "son passage à l'acte s'[était] inscrit dans une totale déconnexion de la réalité".

Interné en psychiatrie, il ne sera pas jugé

Contactée par Outre-mer La 1ère lorsque l'affaire avait été révélée en 2021, l'avocate au barreau de Montauban avait confirmé que son client, un travailleur saisonnier, était bien originaire de l'île de La Réunion, et qu'il vivait en France métropolitaine depuis 6 ou 7 ans maintenant. Il y a environ trois ans, il avait élu domicile dans la petite ville d'Albias, située dans le Tarn-et-Garonne (Occitanie).

Le Réunionnais, qui avait instantanément avoué le meurtre et la décapitation de son colocataire lors de son arrestation, avait déjà été condamné auparavant par la justice pour exhibition sexuelle et menaces de mort.

Avec la décision de la Cour d'Appel de Toulouse, l'homme ne pourra donc pas être jugé par la Cour d'Assises du Tarn-et-Garonne. La Dépêche précise qu'il doit être, à la place, interné en hôpital psychiatrique.