"Le syndrome méditerranéen", ce préjugé raciste qui empêche de bien soigner

racisme
Certains médecins ont tendance à minimiser la douleur exprimée par des patients antillais, africains ou maghrébins. Ce syndrome a été dénoncé dès les années 50 par le psychiatre martiniquais Frantz Fanon.

Le 21 août 2020, Yolande Gabriel appelle le SAMU d’Île-de-France. Cette Martiniquaise de 65 ans souffre et a du mal à parler. Mais à l’autre bout du fil, le médecin s’impatiente sans réaliser la gravité de son état. Les secours tardent à arriver, et la retraitée meurt à son domicile d’un arrêt cardio-respiratoire.

Trois ans plus tôt, Naomi Musenga appelle le SAMU depuis chez elle, dans un état désespéré. L’opératrice ne la prend pas au sérieux, elle meurt aux urgences cinq heures plus tard, faute d’avoir été prise suffisamment tôt au sérieux.

Le syndrome méditerranéen

Et si ces deux femmes noires avaient été victimes du syndrome méditarranéen ? Ce préjugé raciste selon lequel les personnes non européennes exagèrent toujours leur douleur sont par conséquent de fait mal soignées.

Frantz Fanon (1925 – 1961)

Un des premiers à en parler, dès les années 50, est Frantz Fanon. Le psychiatre martiniquais, qui a suivi des études de médecine à Lyon avant de diriger un hôpital en Algérie, dénonce à l’époque le comportement des médecins français face aux patients nord africains.

Les femmes noires

En 2023, une étude réalisée auprès de 1500 soignants en France, en Suisse, en Belgique et à Monaco montre que les femmes noires sont les principales victimes de ce préjugé raciste et donc aussi sexiste.