Face à la montée historique du Rassemblement national et en vue des élections législatives anticipées prévues les 29/30 juin et 6/7 juillet, les partis de gauche se sont unis sous la bannière du nouveau Front populaire. Socialistes, écologistes, communistes et insoumis se sont mis d'accord pour présenter des candidatures uniques dans les circonscriptions de l'hexagone et des Français de l'étranger. Si cet accord ne concerne pas les circonscriptions ultramarines, leur programme prévoit quelques mesures spécifiques pour l'avenir des territoires d'Outre-mer, comme la prise en compte "systématique" des Outre-mer dans les textes législatifs.
La "paix en Kanaky-Nouvelle-Calédonie"
L'une des premières promesses de campagne de cette nouvelle union de la gauche est l'abandon du projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. "C’est un geste fort d’apaisement qui permettra de retrouver le chemin du dialogue et de la recherche du consensus. À travers la mission de dialogue dans l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa" précise le programme du nouveau Front populaire.
Les partis de gauche proposent de soutenir "la recherche d’un projet d’accord global qui engage un véritable processus d’émancipation et de décolonisation" sur le territoire.
Plan spécifique pour Mayotte
L'une des mesures de ce nouveau Front populaire concerne aussi spécifiquement le territoire mahorais. "Cesser de faire de Mayotte un territoire de seconde zone de la République" espère le mouvement de gauche. Pour ce faire, l'union de la gauche entend "étendre l'aide médicale d'État", "aligner les niveaux du RSA et du SMIC" sur ceux de l'hexagone et "scolariser systématiquement tous les enfants".
Planification écologique
"Organiser la distribution de bouteilles d’eau", "plafonner le prix de l’eau partout où le service d’eau potable est défaillant", "mettre en place de grands travaux de rénovation des canalisations" : l'accès à l'eau outre-mer occupe une place importante dans le programme du nouveau Front populaire.
S'ils accèdent au pouvoir, les partis de gauche entendent créer un "fonds d’indemnisation et de prévention contre les pollutions". L'objectif : "indemniser" et "assurer la prise en charge médicale des victimes du chlordécone et des sargasses" et "investir dans la dépollution et la décontamination des sols et des eaux (chlordécone et glyphosate aux Antilles, mercure en Guyane, essais nucléaires en Polynésie…)".
Des mesures économiques
Dans les quinze premiers jours de mandat, l'union des gauches envisage un programme de quinze jours de "rupture" dont la première mesure concernant l'Outre-mer sera de "bloquer les prix des biens de première nécessité dans l’alimentation, l’énergie et les carburants par décret, et renforcer le bouclier qualité-prix pour les outre-mer". Le programme prévoit aussi de lutter contre les situations de monopole en Outre-mer, de réglementer les tarifs des billets d'avion et de mettre en place un principe de faveur des ultramarins sur des postes à responsabilité et le retour des fonctionnaires d'État.
Dans les prochains jours, tous les partis politiques engagés dans la campagne des élections législatives présenteront leur programme pour l'élection à venir. Les candidats ont jusqu'au dimanche 16 juin, 18 heures, pour déposer leur candidature en préfecture.