Comment auraient-ils pu savoir ? Fin 2019 lorsqu’ils achètent leur restaurant à Massy, Sylène et Thierry ne se doutent pas que 2020 sera dramatique. Travaux reportés. Confinement. Reconfinement. Aujourd’hui pourtant, les parents du basketteur Kévin Séraphin conservent un moral d’acier.
Dans la famille Séraphin, le grand public connaît surtout Kévin, 30 ans, ancien basketteur NBA. Un peu moins Steve, le petit frère qui trace sa route dans le monde du cinéma à Vancouver. Jusqu’à présent, leurs parents étaient restés dans l’ombre, soutenant avec passion les projets respectifs de leur progéniture. Fin 2019, les choses ont quelque peu changé. Sylène et Thierry Séraphin ont fait un pari. Une aventure XXL à Massy dans l’Essonne : devenir propriétaires d’un restaurant.
Cette passion pour les arts culinaires se concrétise encore un peu plus en 2003 lorsque Sylène et Thierry créent l’association Montabo Soleil. Une idée simple : promouvoir la cuisine traditionnelle guyanaise. En 2011, Sylène reçoit une première médaille à la Foire de Paris. En 2017, elle obtient carrément le prix de la restauration du monde créole. "Pour info, précise Sylène, nous avions le plus petit restaurant de la Foire. Et surtout… on ne concourait pas ! Les votants nous ont pourtant désignés meilleur restaurant. Une belle récompense."
Des trophées en pagaille et des encouragements amicaux. Toujours les mêmes. Alors ? Quand vous lancez-vous ? "C’est vrai que je n’aurais jamais rêvé de posséder mon restaurant à vingt ou même trente ans. Je n’y pensais pas. J’adorais cuisiner, d’accord mais ma vie était ailleurs. L’idée a tout de même fini par faire son chemin. Notre fils Kévin a également été déterminant. Il était convaincu que ça marcherait."
L’ouverture officielle du restaurant initialement prévue début septembre doit être repoussée. Précisons que les travaux entrepris se révèlent conséquents. La cuisine est ainsi refaite de fond en comble. La voici désormais aux toutes dernières normes. Le champagne est au frais. Rendez-vous le samedi 31 octobre pour la grande soirée d’inauguration,. Sauf que… "Sauf que trois jours plus tôt, le Président Macron a annoncé qu’il reconfinait le pays, se désole Sylène. Les grosses commandes étaient déjà parties. On a donc décidé de se lancer quand même. En livraison et en retrait sur place. Je ne me voyais pas encore attendre plusieurs semaines."
Chez les Séraphin, on ne lâche rien. Jamais. Lorsque l’on croit en quelque chose, on se bat jusqu’au bout. Les obstacles ne les découragent pas. Le bailleur ne fait aucun geste commercial en cette période si compliquée pour les restaurateurs ? Les Séraphin assument. Les aides d’état ne couvrent pas (loin de là) les charges mensuelles en plein confinement ? Une fois encore, les Séraphin assument. "À l’heure actuelle, certains commerçants ont le couteau sous la gorge, confirme Sylène. Tout le monde est impacté. Mais j’ai envie de croire en l’avenir. Ça ne va pas durer indéfiniment. Le vaccin arrive. Et les gens vont retrouver le plaisir de manger une cuisine authentique."
Un colombo de porc ou de poulet ? Un rougail saucisses (avec des saucisses de la Réunion, s’il vous plaît !) ? Un Nassi ? Un Bami ? Un poulet grillé ? Un poisson frit ? La cuisine créole de Sylène Séraphin ne s’interdit rien. "Je suis là pour véhiculer une cuisine qui corresponde à mon image !" lance dans un sourire un peu fatigué la Guyanaise.
Les quatre membres du clan figurent au capital du restaurant : Sylène, Thierry, Kévin et Steve ont tous des parts. Et tous un rôle. Sylène en cuisine. Thierry en gestion de salle. Kévin en goûteur numéro 1. Et Steve en réalisateur vidéo pour le site web. Au régal des 3 saveurs propose donc bien une cuisine guyanaise ambitieuse… et familiale.
Un rêve de jeunesse ? Non, une évidence
Dans le couple Séraphin, la cuisine est la chasse gardée de Madame. Depuis sa plus tendre enfance en Guyane, Sylène s’entraîne sans le savoir derrière les fourneaux. Et elle s’éclate : "Je suis l’aînée d’une famille nombreuse, raconte-t-elle. Je cuisine depuis toujours. J’ai toujours aimé ça. Et chez moi, j’ai très vite été habituée à faire à manger pour de grandes tablées."Cette passion pour les arts culinaires se concrétise encore un peu plus en 2003 lorsque Sylène et Thierry créent l’association Montabo Soleil. Une idée simple : promouvoir la cuisine traditionnelle guyanaise. En 2011, Sylène reçoit une première médaille à la Foire de Paris. En 2017, elle obtient carrément le prix de la restauration du monde créole. "Pour info, précise Sylène, nous avions le plus petit restaurant de la Foire. Et surtout… on ne concourait pas ! Les votants nous ont pourtant désignés meilleur restaurant. Une belle récompense."
Des trophées en pagaille et des encouragements amicaux. Toujours les mêmes. Alors ? Quand vous lancez-vous ? "C’est vrai que je n’aurais jamais rêvé de posséder mon restaurant à vingt ou même trente ans. Je n’y pensais pas. J’adorais cuisiner, d’accord mais ma vie était ailleurs. L’idée a tout de même fini par faire son chemin. Notre fils Kévin a également été déterminant. Il était convaincu que ça marcherait."
Au régal des 3 saveurs
Après une recherche de plusieurs mois pour trouver l’emplacement idéal, Sylène et Thierry ont un coup de cœur à Massy dans l’Essonne. L’établissement pourrait accueillir une cinquantaine de personnes. Aux beaux jours, la terrasse ajouterait une quarantaine de couverts. Une taille parfaite pour ce restaurant qui sera consacré à la cuisine guyanaise et caribéenne. Avant cela, il faut juste faire quelques aménagements. "C’est là que les ennuis ont commencé, intervient Thierry Séraphin. On aurait dû commencer les travaux en février/mars. L’entrepreneur a tout d’abord pris du retard. Puis il y a eu le confinement. Après quoi, nous avons dû changer d’entrepreneur. Finalement, les gros travaux n’ont pu débuter qu’en juillet. La galère, épisode 1."L’ouverture officielle du restaurant initialement prévue début septembre doit être repoussée. Précisons que les travaux entrepris se révèlent conséquents. La cuisine est ainsi refaite de fond en comble. La voici désormais aux toutes dernières normes. Le champagne est au frais. Rendez-vous le samedi 31 octobre pour la grande soirée d’inauguration,. Sauf que… "Sauf que trois jours plus tôt, le Président Macron a annoncé qu’il reconfinait le pays, se désole Sylène. Les grosses commandes étaient déjà parties. On a donc décidé de se lancer quand même. En livraison et en retrait sur place. Je ne me voyais pas encore attendre plusieurs semaines."
L’espoir malgré tout
Thierry Séraphin qui est en charge du personnel, doit geler tous les recrutements prévus. Pas de serveurs pour le moment. Et pour cause. Sylène s’est juste adjointe une cuisinière pour la seconder derrière les fourneaux. Pour le reste, il faut que le bouche-à-oreille fasse progressivement son œuvre. "Les sociétés de livraison à domicile ne livrent que dans un rayon de trois kilomètres. C’est peu. En revanche, ce qui marche bien, c’est le ‘phone and collect’. Les clients nous appellent pour commander et viennent chercher sur place. Certains viennent déjà de Wissous ou Cachan. C’est encourageant."Chez les Séraphin, on ne lâche rien. Jamais. Lorsque l’on croit en quelque chose, on se bat jusqu’au bout. Les obstacles ne les découragent pas. Le bailleur ne fait aucun geste commercial en cette période si compliquée pour les restaurateurs ? Les Séraphin assument. Les aides d’état ne couvrent pas (loin de là) les charges mensuelles en plein confinement ? Une fois encore, les Séraphin assument. "À l’heure actuelle, certains commerçants ont le couteau sous la gorge, confirme Sylène. Tout le monde est impacté. Mais j’ai envie de croire en l’avenir. Ça ne va pas durer indéfiniment. Le vaccin arrive. Et les gens vont retrouver le plaisir de manger une cuisine authentique."
Un colombo de porc ou de poulet ? Un rougail saucisses (avec des saucisses de la Réunion, s’il vous plaît !) ? Un Nassi ? Un Bami ? Un poulet grillé ? Un poisson frit ? La cuisine créole de Sylène Séraphin ne s’interdit rien. "Je suis là pour véhiculer une cuisine qui corresponde à mon image !" lance dans un sourire un peu fatigué la Guyanaise.
Les quatre membres du clan figurent au capital du restaurant : Sylène, Thierry, Kévin et Steve ont tous des parts. Et tous un rôle. Sylène en cuisine. Thierry en gestion de salle. Kévin en goûteur numéro 1. Et Steve en réalisateur vidéo pour le site web. Au régal des 3 saveurs propose donc bien une cuisine guyanaise ambitieuse… et familiale.