À vingt minutes de Limoges, c’est dans le cadre du vieux château de Vicq-sur-Breuilh que s’est donné le coup de départ au public de ces Zébrures du printemps. La manifestation, connue pendant longtemps sous le nom Les Francophonies (et que tous sur place continue de surnommer "Les Franco"), se décline en deux temps chaque année : à l’automne, les spectacles sur scène (theâtre, musique, danse) et les débats ; au printemps, place aux écritures contemporaines dramatiques (pour le théâtre donc), issues du monde francophone et présentées en lecture.
À l’ouverture du festival, c’est par un texte de l’autrice Penda Diouf Noire comme l’or que le public s’est précipité en masse dans la salle principale du vieux château - le nombre de places assises prévu n’étant d’ailleurs pas suffisant pour l’accueillir en totalité...
Jusqu’à dimanche, les rencontres autour d’une dizaine de textes auront lieu, avec des mises en espaces ou des lectures, orchestrées par les auteurs.rices ou parfois par des metteurs en scène venus prêter leur concours, et interprétées pêle-mêle par des comédiens confirmés (certains venus de Martinique et d’Haïti), des étudiants de l’ESTU, l’École supérieure de théâtre de l’Union de Limoges et même des lecteurs amateurs (comme ce fut le cas pour le texte de Penda Diouf). Directement ou indirectement liés aux Outre-mer, trois autrices et auteurs et leurs textes respectifs seront à découvrir d’ici la fin de la semaine.
Alexandra Guénin
Ce vendredi soir le public fera la connaissance avec le premier texte signé Alexandra Guénin, Bois Diable, qui, à l’instar du parcours de son autrice qui a lié la Guyane et le Congo (où elle vit depuis plus de quinze ans), embarque son héroïne pour une virée et une traversée chaotique où la réalité des deux mondes manque de la faire chavirer à tout instant.
Un texte encore en cours d’écriture et pour lequel Alexandra Guénin est d’ailleurs en résidence à la Maison des Auteurs de Limoges. Écoutez-la parler du concept de ces rencontres de la francophonie et de ce qu’elle attend de ces Zébrures :
Soeuf Elbadawi
Samedi après-midi, c’est avec le texte du comorien Soeuf Elbadawi au titre provocateur, Je suis blanc et je vous merde que le public aura rendez-vous. Autour d’un soi-disant complot de coup d’état pour lequel Gaucel, un blanc, se fait arrêter aux Comores en provenance de Mayotte, l’auteur tisse une fable éminemment politique et existentielle.
Pour Sœuf Elbadawi, le principe même de la rencontre, au cœur de ces Zébrures de Limoges, est essentiel :
Mélissa Mambo Bangala
Et dimanche, c’est la toute jeune autrice Mélissa Mambo Bangala qui proposera son texte Dictionnaire de la Rouille dans une mise en lecture assurée par la metteuse en scène Arielle Bloesch et des comédiens issus de Martinique et d’Haïti. Une pièce de théâtre singulière, aux personnages qui le sont tout autant et où le créole côtoie le français. Un texte distingué en 2023 par le prix du meilleur texte francophone d’ETC Caraïbes (structure qui en Martinique accompagne les auteurs de la Caraïbe).
Dictionnaire de la rouille nous plonge dans un univers à la fois onirique et post-apocalyptique qui ne manquera pas de surprendre le public. Mélissa Mambo Bangala en est à ses tout débuts et avoue une certaine excitation pour ce rendez-vous des Zébrures.
"Les Zébrures de printemps", c’est jusqu’à ce dimanche 24 mars 2024 à Limoges. Programmes des rencontres à retrouver ICI.