Levée des motifs impérieux : vent de légèreté au départ de Paris

Aéroport d'Orly, février 2021.

L’ambiance se réchauffe à l’aéroport d’Orly depuis la levée des motifs impérieux pour voyager entre l’Hexagone et les Antilles. Une bonne nouvelle pour les passagers, mais aussi pour les compagnies aériennes, qui espèrent rattraper le retard accumulé ces derniers mois.

"Ca nous a fait trop plaisir, on pensait ne pas pouvoir partir. Dès que ça a été levé, on a essayé de décaler le billet. On s’est dit « si c’est le 9, on prend pour le 9 »". Originaire de Martinique, cette voyageuse rencontrée à Orly n’a pas vu sa famille depuis 4 ans. "On est vraiment soulagé", poursuit-elle. Elle n’est pas la seule à avoir décalé son billet pour profiter de la levée des motifs impérieux le 9 juin entre les Antilles et l’Hexagone. Au départ d’Orly, les vols sont pleins ce mercredi.

Les voyageurs ont envie de voir leur famille, mais dans les motifs impérieux il n’y a pas ça, ils ont besoin de voir leurs familles. Ca nous manque.

Une voyageuse embarquant pour Papeete


Malgré la levée des motifs impérieux, certaines restrictions demeurent. Pour voyager depuis ou vers la Guadeloupe, la Martinique ou la Polynésie, il faut toujours présenter un test PCR négatif de moins de 72h. Les passagers non vaccinés doivent aussi s'engager à respecter une période d'auto-isolement de 7 jours à leur arrivée. Cette levée n’est par ailleurs valable que pour les personnes vaccinées en ce qui concerne les voyages depuis et vers La Réunion, Mayotte, et la Polynésie. Et les motifs impérieux sont maintenus en Guyane, en raison de la situation épidémique "qui reste à un niveau préoccupant, même si elle s'améliore progressivement" selon le gouvernement.

Les compagnies aérienne confiantes

La levée des restrictions enchante les voyageurs, mais aussi le personnel des compagnies aériennes. Samira Ganibardi travaille pour Air France. Elle est chargée de demander un test PCR négatif aux voyageurs qui font la queue à l’embarquement. Une mesure bien moins contraignante que les anciennes règles en vigueur. "C’était une situation très pesante pour nous, c’est un soulagement pour tout le monde", assure-t-elle.

Les passagers viennent, ils préparent leurs valises, ils ont l’intention de partir. Humainement, dire à quelqu’un « tu ne peux pas voyager car ton motif impérieux n’est pas valable » c’était très très difficile pour nous. 

Samira Ganibardi, employée d'Air France.


Air France, Air Caraïbes et Corsair ont toutes décidé de multiplier les vols cet été pour satisfaire leur clientèle. "Depuis le 19 mai il y a un énorme afflux de réservations, on est sur des niveaux de réservation auxquels on n’était pas habitués même sur les meilleures années, se réjouit Edmond Richard, directeur général délégué d'Air Caraïbes. Ça nous rend très confiants pour cet été." La compagnie enregistre environ 20% de réservations de plus qu’avant la crise sanitaire, en 2019. Mais le retour des passagers ne fait pas tout : "On a perdu en 2020 près de 4 ans de bénéfices, c’est une crise profonde, très dure pour les compagnies aériennes", souligne Edmond Richard.

Un retour à la normale soumis à la campagne vaccinale

Julien Houdebine, directeur commercial et marketing de la compagnie Corsair, salue lui aussi "une vraie embellie sur les réservations."  "La levée des motifs impérieux vers les Antilles (…) pour nous c’est le tournant pour reprendre notre activité", poursuit-t-il.

Maintenant que la clarification a été donnée, ceux qui souhaitaient voyager cet été, qui avaient différé leur décision, le font maintenant, parce qu’ils sont rassurés sur le contexte sanitaire, sur les contraintes. 

Julien Houdebine, directeur commercial et marketing de la compagnie Corsair


Les compagnies attendent néanmoins la levée des restrictions de voyage sur l’ensemble des destinations ultramarines, et comptent beaucoup sur l’avancée de la campagne vaccinale. "On a un atout que nous n’avions pas l’année dernière c’est la vaccination, nous sommes confiants", pointe Julien Houdebine. Un avis partagé par Edmond Richard : "On sent que c’est par là que va passer la libre circulation dans les prochains mois."