► Catégorie "recherche"
Deux auteurs ultramarins ont été récompensés à cette occasion. Malcom Ferdinand reçoit ainsi le prix Fetkann dans la catégorie recherche pour son ouvrage Une écologie décoloniale : penser l’écologie depuis le monde caribéen, paru en 2019 chez Seuil.Le chercheur martiniquais a tenu à souligner l'importance d'un tel sujet au lendemain de la diffusion des images de l'interpellation très violente de Michel Z., producteur martiniquais, à Paris. "Ce qui est arrivé à M. [Z] est arrivé à Keziah en Martinique", a-t-il rappelé. "J'aimerais faire un clin d'œil à tous les militants anti-chlordécone en Martinique et en Guadeloupe et à tous les membres des comités d'ouvriers agricoles qui luttent."
Il faut que les choses changent, on a besoin de justice. Cela fait 48 ans que les Antilles sont empoisonnées par le chlordécone et aucune décision de justice n'a été rendue. Tout cela doit changer. Nous sommes à un moment crucial par rapport à la question écologique. Je crois que dans nos territoires d'Outre-mer, il est important de faire en sorte que les promesses prises soient suivies d'effet.
► Catégorie "poésie"
L'auteur mahorais Nassuf Djailani a lui reçu le prix Fetkann dans la catégorie poésie. Il est ainsi récompensé pour son recueil Naître ici, (éd. Bruno Doucey, 2019, Paris). Écrivain, journaliste, dramaturge, il a rédigé cet ouvrage lors d'une résidence à Aix-en-Provence en 2018, grâce au soutien de la fondation Saint-John Perse. Il y évoque l'exil, ses drames et ses humanités, à travers six chapitres.Outre-mer la 1ère l'avait rencontré à Sète en juillet 2019, à l'occasion du festival Voix vives. À propos de son travail, il confiait :
La responsabilité du poète est d’être, comme disait Albert Camus, d’être au milieu des gens. C’est une forme d’engagement. J’habite un endroit qui voit des hommes mourir là. Et il faudrait en rire, il faudrait s’en satisfaire ? Et bien moi, je ne m’en satisfais pas et je dis que mon humanité est violentée là, par cette mort-là, sur cette plage-là dans cet endroit du monde où j’habite. Il faut s’en indigner. S’indigner c’est vivre. C’est dire non, c’est refuser.