Elle sera dans le cortège. La députée PS de Martinique Béatrice Bellay l'a assuré sur franceinfo, elle participera à la manifestation contre la vie chère dans les Outre-mer "pour être solidaire de ce qui se passe chez nous, et ce coût de la vie insupportable".
Elle dit aussi "attendre de pied ferme" le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, qui a promis de venir en Martinique "avant le 15" novembre, ce qui est "un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais". Béatrice Bellay lui demande de venir "avec de nouvelles solutions".
Pour l'instant, un premier protocole a été signé entre l'État, les élus martiniquais et les acteurs de la filière qui prévoit une baisse des prix progressive de 20 % sur 6.000 produits dans les hypermarchés à partir de 2025. "Un premier pas" mais "il faut que cette mesure soit immédiate", lance la députée qui pointe aussi le fait que la TVA sur d'autres produits va augmenter, comme elle l'explique dans cette vidéo.
La continuité territoriale des marchandises
Parmi les solutions proposées par la députée : la "suppression de la TVA" dans les Outre-mer, jugée non adaptée par le ministre mais adoptée à l'Assemblée dans le cadre du premier débat sur le budget ; le "blocage des prix" et "la continuité territoriale" avec une participation de l'État aux déplacements des Ultramarins mais aussi des marchandises, "comme en Corse".
La socialiste demande aussi au ministre "un plan d'aide" pour les entreprises "en grande difficulté" en raison des couvre-feux instaurés sur l'île.
"Dans une situation encore de colonie"
Interrogée sur l'influence du passé colonial, la parlementaire rebondit en assurant que non seulement "le passé colonial pèse énormément" mais que la Martinique est "dans une situation encore de colonie aujourd'hui".
"Est-ce que la France aurait supporté d'avoir des territoires sur l'Hexagone où 50 % des personnes vivent avec moins de 1.500 euros ?, interpelle Béatrice Bellay. C'est ça nos réalités, avec 40 % de vie chère sur l'alimentation, mais parfois 70, 120, 200 % sur d'autres produits, comme les automobiles, les pièces détachées."
Et de prévenir : "Il faut craindre la contagion" dans les autres territoires d'Outre-mer comme en Guadeloupe, "parce que les difficultés en matière de pauvreté, de captivité commerciale et de rupture d'égalité sont sur le même point que nous".