Mayotte : vives tensions et durcissement des barrages [Synthèse]

Allocution d'Annick Girardin / AFP
Un mois après le début du mouvement social de lutte contre l'insécurité à Mayotte les barrages sont toujours en place et certains se sont même durcis. Plusieurs affrontements ont également éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi et un corps a été retrouvé sur une plage du centre-ouest de l'île. 

Tensions communautaires au nord

Des tensions entre différentes communautés ont éclaté dans le nord de Mayotte dans la nuit de jeudi à vendredi. Des groupes armés et cagoulés ont demandé le départ des ressortissants comoriens dans les villages, les tirant parfois du lit. Une cinquantaine d'étrangers se sont rendus vendredi à la gendarmerie de M'tsamboro par crainte de représailles de la part des villageois.

Un corps retrouvé sur la plage de Sohoa

Le corps sans vie d'un homme a été retrouvé sur une plage de Sohoa vendredi matin. Dans la nuit la région avait été le théâtre d'affrontements entre bandes rivales de jeunes. Pour l'instant aucun lien n'est établi entre ces deux incidents. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte. 

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Durcissement des barrages à Petite-Terre

Les manifestants ont durci le barrage de Dzaoudzi-Labattoir vendredi matin. Ils dénoncent le "manque de respect" que leur ont témoigné des passants, et exigent d'avoir un interlocuteur de l'Etat à qui faire part de leurs revendications. 

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Les écoles vides

Cinq jours après la rentrée des classes les écoles restent vides. Les élèves ne se présentent pas en classe, mais les professeurs sont obligés de venir pointer sur leur lieu de travail. Une situation qui crée la polémique dans le corps enseignant. Les écoles mahoraises sont régulièrement en proie à des violences entre jeunes de quartiers ou établissement rivaux. 

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Allocution d'Annick Girardin

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, s'est exprimée dans une vidéo vendredi après midi. Elle en appelle à la "responsabilité de tous" pour renouer le dialogue et résoudre la crise. Elle mentionne notamment les barrages qui, en compliquant le passage des ambulances et des véhicules d'intervention, mettent en péril des vies.

 

Renforts dans les forces de l'ordre

Dix-huit policiers de la Réunion sont arrivés en renfort à Mayotte. Mais la mesure n'est pas considérée comme suffisante par les Mahorais pour régler le problème de l'insécurité. La lutte contre l'immigration clandestine s'est elle aussi renforcée : 192 personnes en situation irrégulière ont également été éloignées du territoire en deux jours.