Quinze ans après le crash du Yemenia 626, qui reliait le Yémen aux Comores dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, la bataille judiciaire n'est toujours pas terminée. Reconnue coupable en septembre dernier pour homicides et blessures involontaires par la cour d'appel de Paris, la compagnie Yemenia Airways a formé un pourvoi en cassation, a appris l'AFP. La haute juridiction, qui contrôle le respect des règles de droit et non le fond des dossiers, se penchera sur ce recours dans les prochains mois.
Pour rappel, le vol Yemenia 626 s'est abîmé dans l'océan Indien dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, alors qu'il s'apprêtait à atterrir à l'aéroport de Moroni, capitale des Comores. La catastrophe a tué 152 personnes - 11 membres d'équipage et 141 passagers. Seule une enfant de 12 ans a survécu en restant agrippée à un débris d'avion pendant des heures dans une mer agitée.
La justice garde sa ligne de conduite
Après un deuxième procès, la cour d'appel a confirmé le 10 septembre le jugement de première instance du 14 septembre 2022, qui avait condamné l'entreprise à l'amende maximale de 225.000 euros, en lui imputant des "défaillances en lien certain avec l'accident". Les investigations menées sur les boîtes noires de l'A310, retrouvées fin août 2009 par 1.280 mètres de fond, ont permis de conclure que l'accident était dû à une série d'erreurs de pilotage et la compagnie qui employait l'équipage a été mise en cause.
La justice française a estimé que la compagnie n'aurait pas dû maintenir les vols de nuit en période estivale, où la météo était susceptible d'imposer une manœuvre d'atterrissage délicate, alors que certains feux de l'aéroport ne fonctionnaient pas. Elle a aussi relevé l'affectation sur le vol d'un copilote ayant des "fragilités professionnelles".