Dictionnaire de la rouille pour Mélissa Mambo Bangala, Bois Diable pour Alexandra Guénin… C’est avec ces deux textes destinés chacun à devenir spectacle sur scène que ces deux nouvelles autrices font leur entrée dans le monde de l’écriture. Chacune avec un parcours de vie différent. Écoutez-les tour à tour évoquer dans le podcast L’Oreille est hardie, leur itinéraire artistique qui les ont menées à réaliser leurs projets :
Mélissa Mambo Bangala
La première chose que la jeune femme dynamique que nous rencontrons veut que nous sachions d’elle en commençant l’interview, c’est qu’elle adore… le jaune ! L’autre chose, c’est qu’elle est autiste, diagnostiquée à l’âge de 21 ans. Militante sur bon nombre de sujets (elle est aussi anti-capitaliste), il lui est important que son autisme doit du de ses interlocuteurs pour faire avancer l’intégration de cette singularité neuro-atypique dans les esprits.
Plongée et élevée dans la culture antillaise, l’idée d’écrire en partie en créole lui est venue d’un coup d’un seul. Ecoutez-la en parler dans L’Oreille est hardie.
Si Mélissa est encore étudiante (à l’école de théâtre ENSATT de Lyon), son texte écrit donc en français et en créoles antillais, et situant son action dans un monde post-apolcalyptique, n’a pas manqué d’impressionner par son étonnante originalité et maturité. Décochant au cours de son édition 2023, le prix de la meilleure œuvre francophone décerné par ETC Caraïbes.
Ce qui lui vaudra d’être remarquée et sélectionnée pour ce festival des Zébrures du printemps consacré aux écritures théâtrales. Et qui lui vaudra aussi d’aller montrer un jour tout son talent sur scène avec ce Dictionnaire de la rouille, premier volet, assure-t-elle, d’une tétralogie ambitieuse.
Alexandra Guénin
Alexandra en revanche est déjà dans le milieu théâtral depuis des années quand lui vient le désir d’écrire. Comédienne chevronnée interprétant les textes des autres, elle souhaite alors tenter et tremper sa plume dans l’écriture de sa propre histoire. Elle entre en résidence à la Maison des Auteurs de Limoges et c’est une première version, partielle, qu’elle livre aux Zébrures en attendant une autre résidence à venir en Guyane à la rentrée de septembre.
Son texte Bois Diable nous emmène sur les pas d’une jeune femme venue au Congo enterrer son père qu’elle n’a pas connu. Rencontre avec une terre riche de saveurs et de tradition et avec des gens truculents à souhait.
Alexandra Guénin choisit le biais de l’humour dans la première partie de sa pièce. Puis l’absurde quand du Congo, son personnage apprend qu’elle doit trouver des réponses jusqu’en Guyane et effectue alors une traversée de l’océan plutôt mouvementée.
La troisième partie, l’autrice ne l’a pas encore définie clairement : tout ce qu’elle sait c’est qu’elle mènera son personnage jusqu’en terre guyanaise y chercher d’autres réponses sur son père et sa famille. Le ton promet d’être plus grave, révèle Alexandra Guénin.
Une tonalité qu’elle affinera encore lors du travail de mise en scène qu’elle commencera en Guyane en septembre prochain. Nul doute qu’il s’agira d’un moment important pour celle qui a quitté ce territoire à l’âge de deux ans et qui vit au Congo depuis dix-sept ans.
Parcours de vie et parcours artistiques de deux nouvelles autrices de théâtre à écouter : Mélissa Mambo Bangala et Alexandra Guénin dans L’Oreille est hardie, c’est par ICI !
Ou par là :
"Dictionnaire de la rouille" est un texte de Mélissa Mambo Bangala.
À sa création, la pièce "Bois Diable" d’Alexandra Guénin sera proposée dans les Outre-mer puis aux "Zébrures d'automne" à Limoges en 2025.