Teddy Riner a encore faim. Deux mois seulement après son neuvième titre mondial, la superstar du judo veut en croquer un dixième sans tarder lors des Mondiaux toutes catégories, samedi à Marrakech au Maroc.
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Pour pimenter le scénario, le poids lourd (2,03m pour 140 kg) va s'attaquer à ce jalon symbolique dans la compétition où il avait goûté pour la dernière fois à la défaite. C'était il y a plus de sept ans, le 13 septembre 2010 en finale des Mondiaux toutes catégories à Tokyo, face au Japonais Daiki Kamikawa, sur décision des arbitres. Une éternité à l'échelle d'une carrière sportive, mais un souvenir bien vivace dans la mémoire de Riner (28 ans).
"Cette défaite m'a servi toute ma carrière, jusqu'à maintenant. Ça m'a permis d'avoir le palmarès que j'ai. Ce n'est pas sûr que j'aurais été champion olympique en 2012 s'il n'y avait pas eu cette défaite-là", raconte-t-il. "Ça m'a fait grandir, ça m'a permis de repartir encore plus au travail", poursuit-il.
Dès sa neuvième médaille d'or mondiale autour du cou, début septembre à Budapest, le judoka le plus titré aux Championnats du monde (hommes et femmes confondus) s'est tourné vers la "decima". L'objectif lui "tient à coeur", insiste Riner, loin d'être insensible à l'idée de marquer toujours plus de son empreinte l'histoire de son sport, et du sport en général.
"Quand on me dit dix titres, j'entends Rafael Nadal à Roland-Garros, le Real Madrid en Ligue des champions. J'ai envie de faire comme les grands champions de tous les sports, de faire partie de ce cercle restreint", reconnaît-il. "Ce serait l'accomplissement de ma carrière ; attention, pas la fin, mais la cerise sur le gâteau. A moi de faire ce qu'il faut pour pouvoir dire que j'ai la carte de membre !", lance-t-il.
La bonne nouvelle, c'est que Riner comme son entraîneur sont d'accord sur le fait que physiquement, les voyants sont au vert. "Teddy est plus en forme, plus entraîné, plus affûté" qu'à Budapest, estime Chambily. Cela ne sera pas superflu pour déjouer les pièges propres aux Mondiaux toutes catégories : combattre face à des adversaires pas familiers, se mesurer à des gabarits inhabituels, parfois plus vifs et plus mobiles que ce que les lourds connaissent, se frotter à des judos inconnus...
Pour Chambily, il y a un danger identifié : le début de combat. Et un maître-mot qui en découle : ne pas se laisser surprendre. Riner en est bien conscient. "Il va falloir user de toutes les cartes", anticipe-t-il. "S'il faut gagner des combats par pénalité, on fera ce qu'il faut. Il faut savoir être tactique de temps en temps." Le jeu en vaut la chandelle.
"Cette défaite m'a servi toute ma carrière, jusqu'à maintenant. Ça m'a permis d'avoir le palmarès que j'ai. Ce n'est pas sûr que j'aurais été champion olympique en 2012 s'il n'y avait pas eu cette défaite-là", raconte-t-il. "Ça m'a fait grandir, ça m'a permis de repartir encore plus au travail", poursuit-il.
Piqûre de rappel
Si elle a fait l'effet d'une piqûre de rappel, cette défaite s'est révélée diablement efficace. Depuis, Riner impose sa loi sur le judo mondial. Sa série de victoires - en cours - est vertigineuse : 138 combats, ponctués par deux sacres olympiques (2012 et 2016) dans la catégorie reine.Dès sa neuvième médaille d'or mondiale autour du cou, début septembre à Budapest, le judoka le plus titré aux Championnats du monde (hommes et femmes confondus) s'est tourné vers la "decima". L'objectif lui "tient à coeur", insiste Riner, loin d'être insensible à l'idée de marquer toujours plus de son empreinte l'histoire de son sport, et du sport en général.
"Quand on me dit dix titres, j'entends Rafael Nadal à Roland-Garros, le Real Madrid en Ligue des champions. J'ai envie de faire comme les grands champions de tous les sports, de faire partie de ce cercle restreint", reconnaît-il. "Ce serait l'accomplissement de ma carrière ; attention, pas la fin, mais la cerise sur le gâteau. A moi de faire ce qu'il faut pour pouvoir dire que j'ai la carte de membre !", lance-t-il.
Perspective des JO-2020
Dans la perspective des JO-2020, où Riner visera un historique troisième sacre consécutif, son entraîneur à l'Insep, Franck Chambily, verrait d'un bon oeil que son protégé atteigne la barre des dix titres dès samedi. "Après, c'est la grande ligne droite vers les JO. S'il est champion du monde là, il ne fera peut-être pas les Mondiaux en 2018, et encore moins en 2019. On ne sera pas embêtés par une pression supplémentaire, ce sera beaucoup plus facile en termes de vision lointaine", se projette-t-il auprès de l'AFP.La bonne nouvelle, c'est que Riner comme son entraîneur sont d'accord sur le fait que physiquement, les voyants sont au vert. "Teddy est plus en forme, plus entraîné, plus affûté" qu'à Budapest, estime Chambily. Cela ne sera pas superflu pour déjouer les pièges propres aux Mondiaux toutes catégories : combattre face à des adversaires pas familiers, se mesurer à des gabarits inhabituels, parfois plus vifs et plus mobiles que ce que les lourds connaissent, se frotter à des judos inconnus...
Danger identifié
"C'est l'esprit même du judo", résume Teddy Riner, qui devra se méfier notamment du Géorgien Guram Tushishvili, de son camarade d'entraînement Cyrille Maret ou encore du revenant grec Ilias Iliadis. "Peu importe qui est devant toi, il faut savoir se servir de sa force pour le mettre à terre, lui mettre ippon et gagner le combat."Pour Chambily, il y a un danger identifié : le début de combat. Et un maître-mot qui en découle : ne pas se laisser surprendre. Riner en est bien conscient. "Il va falloir user de toutes les cartes", anticipe-t-il. "S'il faut gagner des combats par pénalité, on fera ce qu'il faut. Il faut savoir être tactique de temps en temps." Le jeu en vaut la chandelle.