Un rassemblement a eu lieu mardi à Cayenne en hommage au chef de la tribu des Wajãpi, probablement tué par des orpailleurs clandestins. Un meurtre qui illustre la situation critique des peuples autochtones depuis l’élection du président brésilien Jair Bolsonaro.
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Ils étaient plus de 150 personnes à se rassembler, mardi 30 juillet, devant le consulat du Brésil à Cayenne pour protester contre les pressions de l'orpaillage sur les peuples d'Amazonie, après la mort d'un chef indigène au Brésil.
"Ce qui s'est passé au Brésil aurait pu se passer en Guyane. Nous sommes confrontés à une même réalité en Amazonie, celle de l'orpaillage", a déclaré le leader autochtone guyanais Christophe Yanuwana Pierre, après le rassemblement.
Au Brésil, une recrudescence de violence se fait jour depuis l'élection, en octobre 2018, du nouveau président Jair Bolsonaro. Ayant à plusieurs reprises exprimé son opposition à l'exclusivité des terres amazoniennes pour les peuples indigènes, et sa volonté de légaliser l'orpaillage sur ces territoires, celui-ci estime que ne pas exploiter ces terres constituerait une entrave à l'économie brésilienne.
Le Parc amazonien de Guyane a apporté mardi son soutien, dans un communiqué, à "la communauté wayãpi de l'Amapa face à ces agressions violentes et destructrices".
"Il y a aussi déjà eu des accrochages très forts entre orpailleurs illégaux et des villageois de l'intérieur de la Guyane", a quant à lui rappelé Michel Dubouillé, secrétaire général de Guyane Ecologie, Michel Dubouillé.
"Toucher à nos frères du côté brésilien, c'est comme toucher à notre famille", a expliqué Claudette Labonté, co-organisatrice du rassemblement à Cayenne, territoire amazonien où vivent 13 000 Amérindiens. "On ne peut pas accepter la politique" du président brésilien Jair Bolsonaro "qui veut exploiter l'or même sur les terres autochtones."
En 2015, un rapport parlementaire relevait en Guyane "le sentiment d’impuissance et de dépossession des Amérindiens, provoqué par la libre circulation des orpailleurs, au nez et à la barbe des gendarmes souvent" et la présence de "garimpeiros (ouvriers de l’or, NDLR) assez violents" qui provoque "un sentiment d’insécurité (pillages et viols de jeunes filles)", mais son également vecteurs de pollution et de déforestation.
"J'exhorte le gouvernement brésilien à prendre des mesures décisives pour mettre un terme à l'invasion des territoires autochtones et garantir l'exercice pacifique de leurs droits collectifs sur leurs terres" a déclaré Michelle Bachelet via le compte Instagram du Haut-Commissariat des Nations unis aux droits de l'Homme. "Lorsque les peuples autochtones sont expulsés de leurs terres, il ne s'agit pas uniquement d'un problème économique (...) j'appelle le gouvernement brésilien à reconsidérer sa politique à l'égard des peuples autochtones et de leurs terres, afin que le meurtre d'Emrya Wajãpi n'annonce pas une nouvelle vague de violence (...)" poursuit-elle dans la légende d'une photo en hommage d'Emrya Wajãpi.
Qualifiant la politique de Jair Bolsonaro d'"inconsciente", Gabriel Serville, député de la 1ère circonscription de Guyane a publié mardi un tweet vidéo de son intervention à l'Assemblée nationale, fin octobre 2018. Celui-ci s'inquiétait alors de l'élection de Jair Bolsonaro au Brésil, de son désir de déforester l'Amazonie, le "poumon de la planète", et demandait au gouvernement de porter l'ambition de lutter contre le réchauffement climatique.
Le 17 juillet 2019, trois militaires français ont trouvé la mort "accidentellement" au cours d'une opération de destruction d'une galerie clandestine d'or dans une zone isolée du sud-ouest guyanais.
Un mois plus tôt, deux gendarmes et deux militaires avaient été blessés lors d'une patrouille contre l'orpaillage clandestin dans un autre secteur du sud-ouest guyanais.
"Ce qui s'est passé au Brésil aurait pu se passer en Guyane. Nous sommes confrontés à une même réalité en Amazonie, celle de l'orpaillage", a déclaré le leader autochtone guyanais Christophe Yanuwana Pierre, après le rassemblement.
Au Brésil, une recrudescence de violence se fait jour depuis l'élection, en octobre 2018, du nouveau président Jair Bolsonaro. Ayant à plusieurs reprises exprimé son opposition à l'exclusivité des terres amazoniennes pour les peuples indigènes, et sa volonté de légaliser l'orpaillage sur ces territoires, celui-ci estime que ne pas exploiter ces terres constituerait une entrave à l'économie brésilienne.
"Agressions violentes et destructrices"
Le 23 juillet, c'est lors de l'invasion par une cinquantaine de mineurs, des "garimpeiros" du village brésilien de Mariry, à 200 kilomètres de la frontière avec la Guyane française, que le chef indigène Emyra Wajãpi a été tué.Le Parc amazonien de Guyane a apporté mardi son soutien, dans un communiqué, à "la communauté wayãpi de l'Amapa face à ces agressions violentes et destructrices".
"Il y a aussi déjà eu des accrochages très forts entre orpailleurs illégaux et des villageois de l'intérieur de la Guyane", a quant à lui rappelé Michel Dubouillé, secrétaire général de Guyane Ecologie, Michel Dubouillé.
"Toucher à nos frères du côté brésilien, c'est comme toucher à notre famille", a expliqué Claudette Labonté, co-organisatrice du rassemblement à Cayenne, territoire amazonien où vivent 13 000 Amérindiens. "On ne peut pas accepter la politique" du président brésilien Jair Bolsonaro "qui veut exploiter l'or même sur les terres autochtones."
Politique "inconsciente"
Selon la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, qui a condamné lundi le meurtre du chef indigène, ceci est la conséquence du développement de l’exploitation minière en Amazonie, prônée par Jair Bolsonaro. Le président brésilien a en effet affirmé qu’il n’y avait "pas d’indices forts" prouvant qu’Emyra Wajãpi, chef de la tribu des Wajãpi avait été assassiné par des orpailleurs.En 2015, un rapport parlementaire relevait en Guyane "le sentiment d’impuissance et de dépossession des Amérindiens, provoqué par la libre circulation des orpailleurs, au nez et à la barbe des gendarmes souvent" et la présence de "garimpeiros (ouvriers de l’or, NDLR) assez violents" qui provoque "un sentiment d’insécurité (pillages et viols de jeunes filles)", mais son également vecteurs de pollution et de déforestation.
"J'exhorte le gouvernement brésilien à prendre des mesures décisives pour mettre un terme à l'invasion des territoires autochtones et garantir l'exercice pacifique de leurs droits collectifs sur leurs terres" a déclaré Michelle Bachelet via le compte Instagram du Haut-Commissariat des Nations unis aux droits de l'Homme. "Lorsque les peuples autochtones sont expulsés de leurs terres, il ne s'agit pas uniquement d'un problème économique (...) j'appelle le gouvernement brésilien à reconsidérer sa politique à l'égard des peuples autochtones et de leurs terres, afin que le meurtre d'Emrya Wajãpi n'annonce pas une nouvelle vague de violence (...)" poursuit-elle dans la légende d'une photo en hommage d'Emrya Wajãpi.
Qualifiant la politique de Jair Bolsonaro d'"inconsciente", Gabriel Serville, député de la 1ère circonscription de Guyane a publié mardi un tweet vidéo de son intervention à l'Assemblée nationale, fin octobre 2018. Celui-ci s'inquiétait alors de l'élection de Jair Bolsonaro au Brésil, de son désir de déforester l'Amazonie, le "poumon de la planète", et demandait au gouvernement de porter l'ambition de lutter contre le réchauffement climatique.
L'attaque d'un village Waiãpi par des orpailleurs au 🇧🇷 doit interpeller, ns qui partageons avc eux 730km de frontière. L'Amazonie et ses peuples autochtones sont menacés par politique inconsciente de @jairbolsonaro. https://t.co/PWdHtUAjHC
— Gabriel Serville (@GabrielServille) July 30, 2019
Le 17 juillet 2019, trois militaires français ont trouvé la mort "accidentellement" au cours d'une opération de destruction d'une galerie clandestine d'or dans une zone isolée du sud-ouest guyanais.
Un mois plus tôt, deux gendarmes et deux militaires avaient été blessés lors d'une patrouille contre l'orpaillage clandestin dans un autre secteur du sud-ouest guyanais.