Le groupe minier brésilien envisage de restructurer et de réduire l’activité de sa raffinerie de nickel en Nouvelle-Calédonie, en raison de problèmes techniques et financiers. La production d'oxydes de nickel pour les batteries serait stoppée. Vale veut exporter du minerai calédonien.
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Il n’y a pas de fumée sans feu. Les derniers résultats financiers de Vale en Nouvelle-Calédonie avaient montré la situation financière et industrielle plus que délicate de l’usine du Sud. Coût de production (20.330 dollars/tonne) largement supérieur au prix du nickel sur le marché mondial (14.000 dollars), production insuffisante et surtout des pertes estimées à plus de 100 millions de dollars sur six mois. Vale entend réduire la voilure, renoncer à la production de nickel la plus problèmatique (et la plus rentable) pour produire un nickel intermédiaire plus simple et surtout, le brésilien veut développer ses exportations de minerai calédonien. Quoi qu'il en soit, en dépréciant la valeur comptable de l'usine du Sud, en intégrant le gros des pertes sur 2019, Vale se garde aussi la possibilité de vendre ou de fermer le site calédonien "ils ne comptabiliseraient alors que le solde dans leur bilan" analyse Jean-François Lambert, économiste et expert en investissement dans le secteur des matières premières.
Changement de cap
La multinationale minière brésilienne souhaite s'orienter vers un nouveau modèle industriel en Nouvelle-Calédonie, a-t-on appris jeudi de sources concordantes citées par l’AFP. En début de semaine, les dirigeants de la filiale calédonienne (VNC) du géant brésilien ont présenté leur nouvelle stratégie aux élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, assemblée délibérante, lors d'une réunion plénière à huis clos. Un élu présent a confirmé ces projets à l'AFP, précisant que les exportations de minerai seraient d'environ 2 millions de tonnes par an. "Cela va nécessiter une autorisation du gouvernement local et une modification du code minier, ce qui ne sera pas une mince affaire", a-t-il mis en garde, faisant allusion aux divergences politiques, concernant l'exploitation minière. Il a également indiqué que les employés de la raffinerie pourraient être, pour une partie d'entre eux, redéployés sur le site.
Une usine fragilisée
L'usure de la raffinerie, son coût de production élevé comparé à celui des usines canadiennes ou indonésiennes de Vale et des cours du nickel fluctuant, sous-tendent les décisions que devraient prendre le groupe brésilien. Une conférence de presse est prévue le 3 décembre. Mardi, au Brésil, Vale a procédé à une dépréciation comptable du site de Goro de 3 milliards de dollars à 1,6 milliard, reflétant ses difficultés. "Le groupe Vale lutte pour sa survie après la catastrophe du barrage au Brésil. Trop de problèmes à gérer et donc des coupes sombres à faire (en Nouvelle-Calédonie ndlr)" poursuit Jean-François Lambert. Joint par La 1ere.fr, l’un des responsables de la branche nickel de Vale (Inco) à Toronto déclare, sous couvert d’anonymat, que "le groupe a effectivement fortement déprécié la valeur de l’usine calédonienne mais aucune décision définitive n’a été prise concernant le complexe industriel calédonien, en tout cas il n’est pas envisagé, à ce jour, de le fermer."
Une production difficile
Entrée en production en 2013, l'usine hydro métallurgique de Vale, qui exploite le vaste gisement de Goro dans le sud de l'archipel, ne produira que 25.000 tonnes de nickel en 2019 alors que son objectif était de 40.000 tonnes, selon des données transmises en septembre dernier par l'industriel. À cette époque, Vale-NC avait annoncé un rééchelonnement jusqu'à 2024 au lieu de 2022 d'un investissement de 500 millions de dollars pour le stockage à sec des résidus de l'usine. "Nous n'arrivons pas à produire. Il vaut donc mieux limiter les dégâts et fermer la raffinerie (environ 90 emplois, ndlr) que de fermer tout le site et avoir 1.300 personnes au tapis", a déclaré à l'AFP Pierre Tuitéala, responsable du Soenc-Nickel (syndicat des employés et ouvriers de Nouvelle-Calédonie). Confirmant des informations des Nouvelles-Calédoniennes, il a ajouté que Vale-NC souhaitait maintenir la production de cobalt, renforcer la production de NHC (nickel peu raffiné) et se lancer dans l'exportation de minerai brut. Au moment où nous publions cet article, la presse économique anglo-saxonne et les analystes londoniens du nickel n’avaient pas encore réagi.
Changement de cap
La multinationale minière brésilienne souhaite s'orienter vers un nouveau modèle industriel en Nouvelle-Calédonie, a-t-on appris jeudi de sources concordantes citées par l’AFP. En début de semaine, les dirigeants de la filiale calédonienne (VNC) du géant brésilien ont présenté leur nouvelle stratégie aux élus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, assemblée délibérante, lors d'une réunion plénière à huis clos. Un élu présent a confirmé ces projets à l'AFP, précisant que les exportations de minerai seraient d'environ 2 millions de tonnes par an. "Cela va nécessiter une autorisation du gouvernement local et une modification du code minier, ce qui ne sera pas une mince affaire", a-t-il mis en garde, faisant allusion aux divergences politiques, concernant l'exploitation minière. Il a également indiqué que les employés de la raffinerie pourraient être, pour une partie d'entre eux, redéployés sur le site.
Une usine fragilisée
L'usure de la raffinerie, son coût de production élevé comparé à celui des usines canadiennes ou indonésiennes de Vale et des cours du nickel fluctuant, sous-tendent les décisions que devraient prendre le groupe brésilien. Une conférence de presse est prévue le 3 décembre. Mardi, au Brésil, Vale a procédé à une dépréciation comptable du site de Goro de 3 milliards de dollars à 1,6 milliard, reflétant ses difficultés. "Le groupe Vale lutte pour sa survie après la catastrophe du barrage au Brésil. Trop de problèmes à gérer et donc des coupes sombres à faire (en Nouvelle-Calédonie ndlr)" poursuit Jean-François Lambert. Joint par La 1ere.fr, l’un des responsables de la branche nickel de Vale (Inco) à Toronto déclare, sous couvert d’anonymat, que "le groupe a effectivement fortement déprécié la valeur de l’usine calédonienne mais aucune décision définitive n’a été prise concernant le complexe industriel calédonien, en tout cas il n’est pas envisagé, à ce jour, de le fermer."
Une production difficile
Entrée en production en 2013, l'usine hydro métallurgique de Vale, qui exploite le vaste gisement de Goro dans le sud de l'archipel, ne produira que 25.000 tonnes de nickel en 2019 alors que son objectif était de 40.000 tonnes, selon des données transmises en septembre dernier par l'industriel. À cette époque, Vale-NC avait annoncé un rééchelonnement jusqu'à 2024 au lieu de 2022 d'un investissement de 500 millions de dollars pour le stockage à sec des résidus de l'usine. "Nous n'arrivons pas à produire. Il vaut donc mieux limiter les dégâts et fermer la raffinerie (environ 90 emplois, ndlr) que de fermer tout le site et avoir 1.300 personnes au tapis", a déclaré à l'AFP Pierre Tuitéala, responsable du Soenc-Nickel (syndicat des employés et ouvriers de Nouvelle-Calédonie). Confirmant des informations des Nouvelles-Calédoniennes, il a ajouté que Vale-NC souhaitait maintenir la production de cobalt, renforcer la production de NHC (nickel peu raffiné) et se lancer dans l'exportation de minerai brut. Au moment où nous publions cet article, la presse économique anglo-saxonne et les analystes londoniens du nickel n’avaient pas encore réagi.