Cinq jeunes recherchés pour des exactions dans la tribu de Saint-Louis, un fief indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, se sont rendus aux forces de l'ordre, a annoncé lundi le procureur de la République de Nouméa.
"Cinq personnes domiciliées à la tribu de Saint-Louis qui avaient reçu une convocation par l'intermédiaire des autorités coutumières se sont présentées à la gendarmerie dans le cadre des enquêtes en cours", a indiqué le procureur Yves Dupas dans un communiqué.
Les cinq personnes étaient recherchées pour, entre autres, "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", "vols avec armes" et "destruction de bien par incendie" en lien avec la religion, en l'occurrence l'église de Saint-Louis, détruite en août.
Le rôle des autorités coutumières
"Les investigations se poursuivent (...) avec objectivité et impartialité", a ajouté dans un communiqué le procureur. Et de "souligner le rôle des autorités coutumières qui ont appelé les personnes recherchées à cesser la logique de l'affrontement avec les forces de l'ordre et à venir s'expliquer devant les enquêteurs".
Les responsables coutumiers kanak ont entrepris depuis mi-septembre une médiation auprès de plusieurs jeunes recherchés par les forces de l'ordre pour des exactions commises depuis le 13 mai, date du début des troubles dans l'archipel calédonien.
Dernière place forte
Dimanche, le Front de libération national kanak et socialiste (FLNKS) a appelé les forces de l'ordre à laisser du temps avant d'intervenir dans la tribu, où plusieurs jeunes sont toujours recherchés. Deux avaient été tués le 19 septembre au cours d'une opération des forces de l'ordre et un troisième plus tôt en août.
Depuis les émeutes qui ont frappé la Nouvelle-Calédonie en mai, Saint-Louis, 1.200 habitants, reste la dernière place forte de la lutte indépendantiste dans l'agglomération de Nouméa.