Depuis neuf mois, Élodie vit à 8.000 km de chez elle. Atteinte d’un cancer du sein, la Martiniquaise a fait le choix d’être soignée dans l’Hexagone pour être prise en charge plus rapidement. "Une fois arrivée en France, tout s’est emboité tout seul. J’ai pris mon rendez-vous avec l’oncologue en moins d’une semaine", explique-t-elle.
Le temps de son traitement, elle loge dans un petit deux-pièces du centre d’Ivry-sur-Seine, en région parisienne. Fonctionnel et bien desservi par les transports, il a été mis à sa disposition par l’association Amazones Paris. Fondée en 2019, la structure accompagne des femmes ultramarines venues suivre un traitement dans l’Hexagone. Visites régulières, coup de main pour les courses, organisation d’ateliers de soutien… Les bénévoles de l’association ne proposent pas qu’un logement, elles épaulent les patientes au quotidien pour rendre un peu moins pénible leur parcours de soin.
"Le mieux pour les personnes, c’est qu’elles soient soignées chez elles, reconnait Claudine Fagour, la présidente de l’association, qui a elle-même été diagnostiquée d’un cancer du sein en 2007. Quand ce n’est pas possible, quand elles ont pris la décision de partir, on décide de les aider. On sait que ce n’est pas évident, on est passées par là. On essaye de les accompagner pour que ça se passe au mieux."
Vivre loin de ses proches
La Sécurité sociale ne prend pas en charge à 100% le déplacement d’Élodie. Le loyer de 975 euros reste à sa charge, mais c’est l’association qui s’est occupée de toutes les démarches. Un stress en moins dans un quotidien déjà occupé par la lutte contre la maladie.
"C’est un sacrifice financier, le fait d’avoir les deux logements", rappelle Élodie. Mais le plus difficile reste de vivre loin de ses proches, et notamment de son fils. "Il a dû repartir en Martinique. Mon petit bout de chou me manque", raconte-t-elle.
L’association met à disposition des malades quatre logements comme celui d’Élodie. En 2024, 16 patientes ont pu bénéficier de ces logements le temps de leur traitement.
Retrouvez le reportage de Nora Nonet et Patrick Régis :