"On vit avec les drames qu'ont subis nos ancêtres", Gisèle Pineau sonde le poids des héritages dans "la vie privée d’oubli"

C'est une invitation à un voyage dans le temps et l'espace que nous convie Gisèle Pineau avec "La vie privée d'oubli". Dans ce roman, les vies de femmes et d’hommes reliés par un héritage invisible de douleur, s'entremêlent. "La vie privée d'oubli" pose la question des conséquences des traumatismes des générations précédentes sur les suivantes.

Quand, à la demande de son petit ami Benja, Margy avale une trentaine de boulettes de cocaïne et réussit sans accident à débarquer en France, elle en déduit que c'est là de l'argent facile, l'espoir d'un avenir meilleur. Alors pourquoi ne pas enrôler sa meilleure amie Yaëlle dans le business ? Yaëlle à son tour y voit une échappatoire. Mais en plein vol depuis la Guadeloupe vers Paris, elle est prise de convulsions : les capsules se rompent, l'une après l'autre, répandant la cargaison dans son corps. D'autres femmes avant elle avaient rejoint Paris : Annette, sa tante, qui a fui très tôt dans l'espoir d'enterrer un secret honteux. Joycy, une jeune Nigériane, échappée des réseaux de prostitution, qui aspire à une seconde chance. Et Maya, étudiante métisse qui cherche à connaître les origines de son père, inconnu au bataillon. Y aurait-il un lien entre tous ces destins ? 

  

L’auteure

Gisèle Pineau a grandi en région parisienne, et vit actuellement en Guadeloupe. Écrivaine reconnue depuis son premier roman, La grande drive des esprits  (Grand Prix des lectrices de ELLE) en 1993, elle a publié une vingtaine d'ouvrages. 


Lecture "À la 1ère page", extrait "La vie privée d'oubli"

"À ces moments-là, il a la tête à l'envers. Faut pas le contrarier, plutôt le brosser dans le sens du poil. Margy en a fait l'expérience à plusieurs reprises. Coups de poing, déferlantes d'injures, brûlures de cigarette, tentatives d'étranglement. 

Chaque fois il a demandé pardon, triturant du bout des doigts sa joue balafrée. « Love you, Puce ! Promis, c'est la dernière fois. J'sais pas ce qui me prend. Non, c'est pas bien de battre sa meuf... Crois-moi, je regrette, Puce. Viens, on va faire un tour à moto...» "



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Chargé de réalisation : Jean-Luc Benzimra
Illustrations : The last Kamit
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