"Pas de Noir": l'annonce immobilière fait scandale, le Défenseur des droits s'autosaisit

"Pas de Noir" : les critères racistes d'une annonce immobilière en région parisienne.
Le Défenseur des droits ouvre une enquête et les associations réagissent après la publication d'une annonce immobilière raciste. En novembre, un internaute a posté sur Twitter la fiche technique d'un appartement qui stipulait : "nationalité française obligatoire, pas de Noir."
"Nationalité française obligatoire, pas de Noir" : une annonce pour un logement à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a fait scandale mardi 27 décembre et le Défenseur des droits a ouvert une enquête. L'institution dirigée par Jacques Toubon, qui s'est autosaisie de l'affaire, a expliqué à l'AFP qu'elle compte enquêter auprès de l'agence mais également du propriétaire.
 

Une enquête et une plainte déposée

L'association antiraciste Maison des potes-Maison de l'Egalité a de son côté annoncé à l'AFP avoir déposé plainte contre l'agence immobilière et le propriétaire de l'appartement pour "subordination d'offre locative à un critère de nationalité et de couleur de peau".
 
L'affaire avait été révélée fin novembre par un internaute qui avait photographié puis posté l'annonce sur Twitter en interpellant Laforêt immobilier, en charge du bien. Mais son tweet était passé inaperçu jusqu'à ce que Franceinfo ne le relaie cette semaine. "Attention, important pour la sélection des locataires : nationalité française obligatoire, pas de Noir, immeuble avec des policiers uniquement", peut-on lire sur la fiche de visite de cet appartement.
 

Réactions

"C'est hallucinant: les propos sont tellement graves et l'intention raciste tellement flagrante. Ce n'est pas si souvent qu'on voit des faits de cette nature", a dénoncé auprès de l'AFP le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), Gilles Clavreul. "Quand elle aura tous les faits en sa possession, son institution pourra également signaler les faits au procureur", a-t-il ajouté.

 
Dans un tweet posté mardi, Laforêt France "condamne vigoureusement toute forme de  discrimination". "Nous allons mener les actions nécessaires pour que cela ne se reproduise plus", ajoute l'agence.
 

Contactée, l'agence en charge de ce bien, située en Seine-Saint-Denis, n'était pas joignable mardi. Son directeur s'est dit "outré par cette histoire" auprès de Franceinfo. Il a mis en cause une collaboratrice "naïve et mal formée". Elle aurait agi "sur injonction de la propriétaire, qui est raciste", et "ne fait plus partie de l'entreprise".