Il aurait du assurer pleinement - comme tout autre écrivain en cette rentrée littéraire - la promotion de son dernier roman intitulé Le violon d’Adrien (éditions Mémoire d’encrier). Seulement voilà, les soubresauts de la vie en Haïti en ont décidé autrement. L’auteur Gary Victor laisse finalement la place au journaliste et éditorialiste qu’il est également, et se doit de témoigner quant aux drames actuels qui se nouent en Haïti.
Car cela fait des mois maintenant que Port-au-Prince et d’autres communes sont menacées par des bandes armées, se livrant sans distinction à des actes de délinquance, plongeant de plus en plus le pays dans le chaos.
Avant d'évoquer (dans le prochain podcast) son dernier livre qui se déroule sous la dictature des Duvalier, L'Oreille est hardie a voulu en savoir plus sur ce contexte difficile, cette nouvelle crise, que traverse le pays :
Carrefour-Feuille
Gary Victor est originaire du quartier populaire de Carrefour-Feuille ; l’écrivain le plus lu d’Haïti, auteur d’une bonne quinzaine de récits et de romans, y a grandi (son dernier roman y puise son décor et son inspiration, à suivre dans le prochain podcast de L’Oreille...). C’est aussi là que se trouve la maison familiale et une partie de ses proches.
Depuis les exactions commises dans les quartiers par ces gangs (pillages, agressions, viols, parfois meurtres…), ils sont des milliers à avoir déserté les lieux pour se réfugier dans d’autres communes."Déjà la notion d’exil colle à la peau des Haïtiens, nous voilà désormais vivant comme un deuxième exil à l’intérieur même de notre propre pays !" déplore en substance et tristement Gary Victor, qui s’est vu lui aussi dans l’obligation de partir et de mettre à l’abri sa famille.
La proie des gangs
À l’instar de Gary Victor, d’autres artistes se sont fait l’écho de cette nouvelle et douloureuse situation que traverse Haïti. L’autrice de théâtre et militante féministe Gaëlle Saint-Aimé racontait déjà à L’Oreille… les troubles causés par ces hommes que rien ne semble contrôler ou arrêter. Une constatation d’impuissance ou d’immobilisme que relève en tout cas Gary Victor. Ce dernier, dans le podcast, ne mâche pas ses mots quant aux responsables de ce désastreux laisser-aller...
Écoutez L’Oreille est hardie...
Gary Victor revient sur les conditions de vie de la population de Port-au-Prince, sur ses propres contraintes et sur le statut de l’écrivain au sein de la société haïtienne. L’auteur est convaincu, même - et peut-être justement surtout - dans ces conditions, de la nécessité de continuer d’écrire, ne serait-ce que pour la force du témoignage et comme une forme de résistance.
Retrouvez la parole de Gary Victor dans L'Oreille est hardie, c'est par ICI !
Ou par là :
Gary Victor a publié un nouveau roman "Le violon d’Adrien" aux éditions Mémoire d’encrier. Il nous en parlera dans le prochain podcast de "L’Oreille est hardie".