L'homme de 22 ans soupçonné de radicalisation qui a tiré sur des policiers venus l'interpeller jeudi, à La Réunion, se trouvait toujours en garde à vue samedi soir avec sa mère.
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Cette garde à vue, qui a été prolongée samedi, peut se terminer en théorie mardi, au bout de 96 heures, car le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Les policiers étaient venus interpeller le suspect jeudi à l'aube, dans l'appartement où il vivait à Saint-Benoît de La Réunion, pour apologie du terrorisme.
Signalement pour propos pro-jihad
L'homme avait été signalé via la plate-forme spécialisée Pharos, pour des propos pro-jihad sur internet, avait expliqué jeudi une source proche de l'enquête. Selon la préfecture de l'île, "l'homme a refusé de se rendre et a tiré au fusil de chasse sur les forces de l'ordre". Deux policiers et l'assaillant ont été blessés, sans que leurs jours soient en danger.
Enquête de la section antiterroriste du parquet de Paris
"De nombreuses armes et divers éléments permettant la confection de cocktails Molotov ont été saisis" dans l'appartement où l'homme vivait avec sa mère, ont affirmé dans un communiqué commun les ministres de l'Intérieur Matthias Fekl et des Outre-mer Erika Bareigts. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle. Les investigations sont confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et la sûreté départementale de La Réunion.
L'agresseur s'était converti récemment à l'islam, selon la préfecture. La garde à vue de sa mère a également été prolongée samedi, a indiqué la source judiciaire. En revanche, deux autres personnes dans son entourage ont été remises en liberté.
Une centaine de cas de radicalisation à La Réunion
Une filière jihadiste, la première en outre-mer, avait été démantelée à La Réunion en juin 2015. La filière était dirigée un prédicateur salafiste présumé de 21 ans surnommé "l'Égyptien". Il a été interpellé en juin 2015 et transféré à Paris, où il a été mis en examen et incarcéré. Selon les chiffres de la préfecture de La Réunion, une centaine de personnes soupçonnées de radicalisation est recensée dans l'île.