Les abords de la prison de Fresnes étaient plus animés qu’à l’accoutumée. Ce matin, à l’appel du syndicat FO-Pénitentiaire, les agents qui devaient prendre leur tour de garde à 6 h 45 ont été invités à le prendre un peu "plus tard". Cette action répond aux propos du directeur de la prison qui, dans un rapport confidentiel, aurait tenu des propos discriminatoires évoquant des risques de "repli communautaire" et de "corruption" en pointant du doigt les surveillants stagiaires ultramarins.
Ces propos n’ont pas plu dans les rangs des surveillants, ni même dans ceux des élus ultramarins. La semaine dernière, deux députés réunionnais s’étaient rendus à la prison de Fresnes, afin d’échanger avec les deux parties. À l’issue de cette entrevue avec le représentant des surveillants et le directeur de la prison, ce dernier avait fait son mea-culpa en précisant que ces propos étaient en décalage avec ceux évoqués dans le rapport. Vendredi 23 juin, ce même directeur s’était rendu en personne à la rencontre des agents, où il leur avait à nouveau répété que ces "écrits étaient maladroits".
Le syndicat attend une action du gouvernement
Le mal étant fait, le syndicat FO pénitentiaire de la prison de Fresnes est vent debout et promet une série d’actions tant qu’aucune sanction ne sera prise contre le directeur de Fresnes.
Le syndicat attend aujourd’hui que le gouvernement, et notamment le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti, agisse. Ils demandent que des sanctions soient prises contre le directeur et que ce dernier démissionne de son poste.
Ce mouvement à la prison de Fresnes pourrait augurer d'autres actions dans d’autres centres pénitentiaires parisiens, où la présence d’agents ultramarins est tout aussi forte.