Procès du "tueur de l'Essonne": le Guadeloupéen Yoni Palmier "reconnaît" pour la première fois les quatre meurtres

D'origine guadeloupéenne, Yoni Palmier est accusé de quatre meurtres.
Yoni Palmier, le "tueur de l'Essonne", a avoué pour la première fois être l'auteur des quatre assassinats commis entre novembre 2011 et février 2012 dont il est accusé, mardi à l'ouverture de son procès en appel à Paris. L'après-midi était consacrée à la vie du Guadeloupéen. 
"Je reconnais les faits. Je répondrai à vos questions dans la mesure du possible", a déclaré l'accusé, après le rappel par la présidente des faits dont il est accusé. En première instance, celui qu'on avait aussi surnommé "le tueur à la moto" avait été condamné en avril 2015 à la plus lourde peine possible: la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. La cour d'assises avait également jugé que s'il était toujours considéré comme dangereux en fin de peine, il pourrait être placé en "rétention de sûreté".
 

"Après sa condamnation, Yoni Palmier a réalisé"

"C'est une évolution qui est assez naturelle. Cela a pris du temps à Yoni Palmier. Il était très proche des aveux au premier procès. Après sa condamnation, il a réalisé les choses. Maintenant, il veut essayer de s'expliquer", détaille Julien Fresnault, l'avocat du Guadeloupéen à La1ere.fr. "Il souhaite pouvoir expliquer son état au moment des faits", poursuit-il.

"Aujourd'hui, il a réalisé qu'il était au pied du mur, que les éléments de preuve étaient terribles. Il a choisi de reconnaître les faits pour solliciter une peine moins importante que celle prononcer en première instance", juge quant à lui Frank Natali, l'avocat d'une des victimes. "Nous attendons désormais des explications de Yoni Palmier sur le pourquoi de son geste", conclut-il. 

Pas d'aveu lors du premier procès

Lors du premier procès, Yoni Palmier, aujourd'hui âgé de 38 ans, avait seulement admis "une part de responsabilité" mais nié être l'auteur des coups de feu mortels, dans un seul des quatre meurtres pour lesquels il est jugé, celui d'une femme de 35 ans découverte en novembre 2011 dans un parking de Juvisy-sur-Orge tuée d'au moins sept balles. Il avait en revanche affirmé n'avoir "rien à dire" sur les trois autres: celui d'un homme de 52 ans abattu d'une balle dans la nuque dans le même parking de Juvisy-sur-Orge le 22 février 2012, d'un ancien employé de banque âgé de 81 ans le 17 mars à six kilomètres de là, à Ris-Orangis, et d'une femme de 48 ans le 5 avril 2012 dans la commune toute proche de Grigny.
 

Des éléments accablants

Malgré ces dénégations, les éléments de l'enquête l'accablaient. C'est en effet dans un box loué par lui qu'a été retrouvée la moto identifiée par les témoins. Et c'est Yoni Palmier lui-même qui a indiqué aux enquêteurs où trouver l'arme du crime, porteuse de son seul ADN.
 

Une vie marquée par la violence 

Interrogé sur sa vie pendant plusieurs heures par la présidente Katz l'après-midi, Yoni Palmier a eu du mal à s'exprimer, ses réponses étaient courtes, confuses, parfois inaudibles, entraînant les remontrances de l'avocat général. Le Guadeloupéen, dernier d'une fratrie de 9 enfants, s'est à demi-mot confié sur son enfance difficile "marquée par les agressions. J'étais rejeté par les autres et transparent aux yeux de mon père". "Je suis quelqu'un de solitaire, je n'avais pas beaucoup d'amis", balbutie celui qui aurait aimé faire de la radio.

Un homme au parcours cahotique, violent, aux multiples condamnations  et membre d'une secte religieuse : "vous donnez l'impression d'un homme qui s'est laissé porter par la vie" selon les mots de la présidente, "vous êtes instable, imprévisible, vous avez visiblement du mal à respecter les règles", a-t-elle ajouté.

Les prochains jours seront consacrés à l'audition des témoins, avant les plaidoiries des parties civiles et de la défense. Le procès doit durer jusqu'au 29 mars.