Après les propos polémiques d'Emmanuel Macron lors du grand débat national Outre-mer du 1er février, l'Elysée plaide le "malentendu" et assure qu'il n'y a pas de "retour en arrière" sur le caractère cancérigène du chlordécone.
Un "malentendu", selon l'Elysée. C'est ce que répond la présidence de la République après la polémique sur les propos tenus par Emmanuel Macron sur le caractère cancérigène du chlordécone, lors de la séquence Outre-mer du grand débat national. Là, devant les élus ultramarins réunis dans le palais de la rue du faubourg Saint-Honoré, le président avait déclaré : "Il ne faut pas dire que c'est cancérigène. Il est établi que ce produit n'est pas bon, il y a des prévalences qui le prouvent scientifiquement (...) mais je pense qu'il ne faut pas aller jusqu'à dire que c'est cancérigène parce qu'à la fois, on dit quelque chose qui n'est pas vrai et on alimente les peurs."
Ces propos ont vivement fait réagir les élus de Guadeloupe et de Martinique, pendant et après le débat, mais également les scientifiques à l'origine de travaux prouvant une corrélation entre chlordécone et hausse de cas de cancers. Les professeurs Luc Multigner et Pascal Blanchet ont ainsi rappelé dans un communiqué publié au lendemain du débat que "l'exposition au chlordécone est associée à une augmentation de risque de survenue du cancer de la prostate"
Face aux nombreuses réactions, l'Elysée, contacté par le Monde, a souhaité nuancer la déclaration d'Emmanuel Macron :
Évoquant une polémique "mal venue" face à la "transparence" et la "volonté d'agir" du gouvernement sur ce sujet, l'Elysée a ensuite rappelé que le Président "n'est pas un scientifique mais un responsable politique" et que "ce n'est pas donc pas à lui de dire si le chlordécone est cancérigène ou pas".
Enfin, la présidence s'est défendue de tout "retour en arrière" : "la pensée du Président est limpide est n'a pas bougé sur le sujet". Une pensée en trois axes, selon l'Elysée : "réparer, protéger, indemniser". Un travail colossal au regard du nombre de personnes impactées : 92% de la population en Martinique et 95% en Guadeloupe.
Fin janvier, l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de la députée guadeloupéenne Hélène Vainqueur-Christophe de créer un fonds d'indemnisation pour les victimes du chlordécone, alors qu'Emmanuel Macron avait reconnu en septembre aux Antilles "la part de responsabilité de l'Etat".
Néanmoins au 1er juillet, les travailleurs agricoles, personnes les plus exposées au pesticide, pourront déposer des dossiers de demandes d'indemnisation auprès de médecins du travail, afin de faire reconnaître leurs pathologies comme maladies professionnelles. "A chaque fois que le lien peut être prouvé entre le chlordécone et une maladie, on indemnisera", assure l’Elysée.
"Il ne faut pas dire que la #chlordecone est cancérigène" dit Emmanuel Macron dans le #Granddebatnational #Outremer pic.twitter.com/dQ2KDaVKPT
— La1ere.fr (@la1ere) 1 février 2019
"ll faut aussi agir"
Ces propos ont vivement fait réagir les élus de Guadeloupe et de Martinique, pendant et après le débat, mais également les scientifiques à l'origine de travaux prouvant une corrélation entre chlordécone et hausse de cas de cancers. Les professeurs Luc Multigner et Pascal Blanchet ont ainsi rappelé dans un communiqué publié au lendemain du débat que "l'exposition au chlordécone est associée à une augmentation de risque de survenue du cancer de la prostate"
Face aux nombreuses réactions, l'Elysée, contacté par le Monde, a souhaité nuancer la déclaration d'Emmanuel Macron :
Le président n’a jamais dit que le chlordécone n’était pas cancérigène. Quand il dit : “Il ne faut pas dire que c’est cancérigène”, c’est une façon de dire : “On ne peut pas se contenter de dire que c’est cancérigène, il faut aussi agir.”
Évoquant une polémique "mal venue" face à la "transparence" et la "volonté d'agir" du gouvernement sur ce sujet, l'Elysée a ensuite rappelé que le Président "n'est pas un scientifique mais un responsable politique" et que "ce n'est pas donc pas à lui de dire si le chlordécone est cancérigène ou pas".
Trois axes de travail
Enfin, la présidence s'est défendue de tout "retour en arrière" : "la pensée du Président est limpide est n'a pas bougé sur le sujet". Une pensée en trois axes, selon l'Elysée : "réparer, protéger, indemniser". Un travail colossal au regard du nombre de personnes impactées : 92% de la population en Martinique et 95% en Guadeloupe.
Fin janvier, l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de la députée guadeloupéenne Hélène Vainqueur-Christophe de créer un fonds d'indemnisation pour les victimes du chlordécone, alors qu'Emmanuel Macron avait reconnu en septembre aux Antilles "la part de responsabilité de l'Etat".
Maladie professionnelle
Néanmoins au 1er juillet, les travailleurs agricoles, personnes les plus exposées au pesticide, pourront déposer des dossiers de demandes d'indemnisation auprès de médecins du travail, afin de faire reconnaître leurs pathologies comme maladies professionnelles. "A chaque fois que le lien peut être prouvé entre le chlordécone et une maladie, on indemnisera", assure l’Elysée.