Promis depuis 2013, et jamais signé, le pacte d'avenir est réclamé par les élus de Guyane comme par les manifestants. Que contient-il, pourquoi sa signature prend-elle autant de temps? Explications
Il est au cœur de la crise. Ce lundi, Bernard Cazeneuve a réaffirmé sa volonté de signer un "pacte d'avenir" dans les meilleurs délais. L'évêque de Cayenne Mgr. Lafont l'a également appelé de ses vœux quand l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, a reproché à Rodolphe Alexandre, président de la Collectivité territoriale de Guyane "d'entretenir un feuilleton sur le thème 'je signe, je ne signe pas' "
Le "collectif des 500 frères", à l'origine du mouvement social, avait également demandé sa signature imminente lorsqu'il avait chahuté une conférence internationale en présence de Ségolène Royal le 17 mars.
Le président souhaite alors que ce pacte soit scellé avant l'échéance de 2015. Une date sans cesse repoussée depuis.
Des engagements qui portent sur dix domaines au total: les transports, le logement, le foncier, le développement économique, l'environnement, l'éducation et la culture, la santé, la sécurité, le désenclavement et le soutien aux collectivités locales.
Des projets qui font partie des revendications des collectifs de manifestants en grève générale depuis ce lundi 27 mars. Ils réclament également la construction d'une cité judiciaire et d'établissements scolaires, ou encore une mise à niveau des établissements de santé, des mesures également prévues dans le projet initial du Pacte d'avenir.
Regardez le reportage de Guyane 1ere diffusé en septembre 2016.
Résultat: le président de la collectivité territoriale de Guyane refuse de signer le pacte en l'état. Rodolphe Alexandre se dit insatisfait des propositions et demande une 2x2 voies vers Macouria et la construction de collèges et lycées. En laissant ainsi trainer le dossier, Rodolphe Alexandre, soutien d'Emmanuel Macron s'est attiré de nombreuses critiques de la part d'élus locaux pour qui "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras".
Le lendemain de cette annonce, la ministre de l'Environnement est interrompue par le collectif des 500 frères contre la violence en pleine conférence internationale et quitte le département dans la foulée. Trois jours après les premiers barrages apparaissent dans le département.
Le "collectif des 500 frères", à l'origine du mouvement social, avait également demandé sa signature imminente lorsqu'il avait chahuté une conférence internationale en présence de Ségolène Royal le 17 mars.
Un projet qui court depuis… 2013
Quel est donc ce pacte qui apparaît comme salvateur pour la Guyane? La première annonce de cet engagement date de décembre 2013. En visite dans le département François Hollande annonce un pacte "pour l'avenir de la Guyane (…) qui guidera l'action publique de l'Etat, de la collectivité de Guyane et de tous les acteurs publics pour les dix ans qui viennent".Le président souhaite alors que ce pacte soit scellé avant l'échéance de 2015. Une date sans cesse repoussée depuis.
#Que contient ce pacte?
Ce pacte s'articule autour d'un document d'une soixantaine de pages, qui fixe les engagements de l'Etat pour favoriser le développement de la Guyane.Des engagements qui portent sur dix domaines au total: les transports, le logement, le foncier, le développement économique, l'environnement, l'éducation et la culture, la santé, la sécurité, le désenclavement et le soutien aux collectivités locales.
#De la lutte contre l'insécurité au développement des établissements de santé
Pour chacun de ces thèmes, les objectifs sont détaillés. Ainsi, dans son volet sur la sécurité, le gouvernement prévoit notamment un renforcement de la lutte contre le pillage des ressources minières et halieutiques, la création d'une Zone de sécurité prioritaire à Saint-Laurent ou encore la construction d'un nouvel hôtel de police à Cayenne.Des projets qui font partie des revendications des collectifs de manifestants en grève générale depuis ce lundi 27 mars. Ils réclament également la construction d'une cité judiciaire et d'établissements scolaires, ou encore une mise à niveau des établissements de santé, des mesures également prévues dans le projet initial du Pacte d'avenir.
#Combien ça coûte?
Le prix de ce pacte d'avenir est longtemps resté imprécis, oscillant entre deux et quatre millions d'euros au fil des tractations entre le gouvernement et les élus guyanais. La dernière version, évoquait une dotation de 2,6 milliards d'euros sur quinze ans. Arrivés en Guyane mercredi 29 mars, les ministres Ericka Bareigts et Matthias Fekl auraient, selon les Echos, amené avec eux une enveloppe de 4 milliards d'euros pour ce pacte.#Pourquoi ca bloque?
En septembre 2016, les élus de Guyane débattent sur le document de préparation, transmis par le Président de la République. Mais plusieurs d'entre eux font part de leur insatisfaction quant aux moyens mis en œuvre par le gouvernement. L'association des maires de Guyane dénonce un manque de concertation et les parlementaires, à l'instar du député Gabriel Serville, s'inquiètent de l'absence de cadre juridique. "Je ne vois pas comment on pourra rendre ce document-là opposable au gouvernement actuel, où éventuellement au gouvernement qui va arriver l'année prochaine"., déclare-t-il à Guyane 1ere.Regardez le reportage de Guyane 1ere diffusé en septembre 2016.
Rodolphe Alexandre refuse de signer
Résultat: le président de la collectivité territoriale de Guyane refuse de signer le pacte en l'état. Rodolphe Alexandre se dit insatisfait des propositions et demande une 2x2 voies vers Macouria et la construction de collèges et lycées. En laissant ainsi trainer le dossier, Rodolphe Alexandre, soutien d'Emmanuel Macron s'est attiré de nombreuses critiques de la part d'élus locaux pour qui "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras".Ségolène Royal sauve la mise
Le dialogue un temps interrompu entre la CTG et le gouvernement a pourtant repris en janvier. Dernier épisode en date: la venue en Guyane de Ségolène Royal le 16 mars. Sur place, la ministre de l'Environnement a réussi à débloquer le dossier lors d'un long entretien téléphonique avec François Hollande. L'annonce est faite que ce pacte comprendra également la mise en place d'un scanner à l'aéroport Félix Eboué, la fameuse 2x2 voies entre Soula et Kourou, un moratoire d'un an sur le RSA et le doublement du pont du Larivot.Le lendemain de cette annonce, la ministre de l'Environnement est interrompue par le collectif des 500 frères contre la violence en pleine conférence internationale et quitte le département dans la foulée. Trois jours après les premiers barrages apparaissent dans le département.