Un rapport parlementaire pointe le vieillissement "massif et rapide" de la population aux Antilles et à La Réunion

La Guadeloupe, la Martinique et La Réunion, sont "confrontées à une forte augmentation du nombre de séniors, notamment de personnes en situation de dépendance", note un récent rapport parlementaire, qui préconise des réponses adaptées à ces territoires.
Les Antilles et La Réunion sont concernées par "un vieillissement rapide et massif" de leur population, précisent les autrices, les députées Ericka Bareigts (PS, La Réunion) et Stéphanie Atger (LREM, Essonne). 

En Martinique, la part des 60 ans et plus aura plus que doublé entre 2013 et 2030, passant de 17% à 36%. Elle sera de 34 % en Guadeloupe. La France hexagonale n'atteindra le taux de 33 % qu'en 2050. A La Réunion, les plus de 60 ans représentaient 14 % de la population en 2013, et leur nombre devrait doubler d'ici 2030.

En 2050, la Martinique sera "le département le plus vieux de France", avec 42,3 % de la population qui aura plus de 65 ans. En Guadeloupe, les 65 ans représenteront 37,7% de la population.
 

Plusieurs causes

Ce phénomène est "amplifié par les mouvements migratoires qui privent certains départements d'une partie de leur population jeune partie étudier ou vivre en France hexagonale alors qu'en sens inverse, certains qui ont fini leur carrière rentrent au pays y passer leurs vieux jours". 
 
La situation est aussi "aggravée" par une offre d'établissements pour personnes âgées dépendantes plus insuffisante qu'en métropole, et limitée à des EHPAD souvent vieillissants et plus chers (en raison de la cherté de la vie en Outre-mer), l'accueil familial devenant souvent l'unique solution.
 

Espérance de vie plus faible

Le phénomène est encore accentué par "une précarité économique et sanitaire plus élevée" que dans l'hexagone. Les ultra-marins sont "en moins bonne santé que la moyenne de la population hexagonale" (surcharge pondérale, AVC, diabète, etc), et atteints "par des affections que ne connaissent pas les contrées européennes" (dengue, chikungunya, zika)", note le rapport. De même, l'espérance de vie est plus faible en Outre-mer. 

Conséquences : la part de séniors en perte d'autonomie est plus élevée - 19,1 % des séniors en moyenne et même jusqu'à 20,6 % en Guadeloupe - et plus précoce, relève le rapport, qui préconise d'accélérer la modernisation des structures d'hébergement, d'adapter l'aide personnalisée à l'autonomie au regard de l'entrée en dépendance plus précoce, et de réduire les contraintes rencontrées par les aidants (formations, répit, etc.). Il propose aussi d'améliorer l'attractivité des métiers liés au grand âge dans ces territoires, en formant des jeunes par le biais de l'apprentissage et du service militaire adapté.