Les organisateurs ont également lancé une pétition en ligne, afin de mobiliser au maximum contre une réforme qu'ils qualifient de "régression", signée par plus de 6000 personnes à la fin du mois de mars. Ils appellent à une grande manifestation le 28 mars à Paris, devant le ministère de la Fonction publique.
- Pourquoi "foulards marron" ?
- Que sont les congés bonifiés ?
- Quel est l'objet de la réforme ?
Lors de la restitution du Livre bleu des Assises des Outre-mer, Emmanuel Macron a confirmé la mise en place d'une nouvelle formule "à compter de 2020". Des congés moins longs mais plus réguliers : un mois tous les deux ans.
La mise en place de ce nouveau fonctionnement pourrait se faire dans les six mois, avec la publication d'un décret en juillet 2019, selon un document partagé par certains syndicats mais non authentifié par le gouvernement. Face à la montée de la contestation, le député LREM de la Guadeloupe Olivier Serva a demandé la mise en place d'une mission d'information et souhaite que le gouvernement lance une consultation auprès des fonctionnaires ultramarins. Le 12 mars dernier, la délégation des Outre-mer à l'Assemblée nationale, dont il est le président, a chargé David Lorion, député LR de la Réunion et Lénaïck Adam, député LREM de la Guyane, de préparer un rapport d'examen sur les congés bonifiés. Il devrait être remis en mai prochain.
Rapport sur la réforme des congés bonifiés : avec mon collègue co-rapporteur @LenaickADAM nous avons auditionné des représentants d'@alliancepolice et de la @CFECGC qui nous ont fait part du profond malaise que ressentent nombre de fonctionnaires ultramarins face à cette réforme. pic.twitter.com/JC79gUGKEl
— David Lorion (@David_Lorion) 26 mars 2019
- Pourquoi la réforme pose-t-elle problème ?
Ensuite, parmi les inquiétudes, la remise en cause de la sur-rémunération et de la prise en charge des billets d'avion. L'idée d'un bon pour les acheter a été évoquée mais Olivier Serva l'a assuré sur La 1ère, il n'y aura pas de changements de ce côté là : "Les billets sont payés par l'administration d'origine". Tout comme l'indemnité vie chère, "un acquis préservé", selon le député. Ce qu'a confirmé Olivier Dussopt, secrétaire d'état chargé de la réforme de la fonction publique, lors de la séance des questions au gouvernement du 26 mars, en réponse au sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile.
Reste donc un point de négociation : partir moins longtemps mais plus souvent. Pour les foulards marron, l'argument économique "n'est pas jouable". "C'est un coût pour l'Etat, certes, mais c'est aussi un coût pour le fonctionnaire que ne couvre pas forcément la sur-rémunération", explique Casimir Largent, membre du collectif CGT de la fonction publique. "Quand on part, on ne part pas en vacances, on rentre dans son pays, retrouver sa famille et retisser du lien, même construire son avenir pour le retour".
Ils craignent une remise en cause pure et simple du système des congés bonifiés. Néanmoins il doit tout de même être en partie revu pour éviter les cas de refus de l'octroi de leurs congés bonifiés.
En raison des CIMM (les centres d'intérêts moraux et matériels, ndlr), beaucoup de fonctionnaires originaires des départements d'Outre-mer ne partent pas, ou plus, en congés bonifiés. Chaque direction fait sa loi. Que ce soit un mois ou deux mois, si on ne règle pas la question des critères, on n'aura rien fait.
- Casimir Largent, membre du collectif CGT de la fonction publique
En plus de la marche du 28 mars, une grande réunion publique doit être organisée par les Foulards marron le 3 mai prochain à Bobigny, en Seine-Saint-Denis.