Poursuivis pour "provocation à la discrimination en raison de l'origine", à l'encontre d'une universitaire de Vendée, plusieurs représentants d'associations ou militants identitaires de La Réunion ont été relaxés jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Denis à la Réunion.
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Il leur était reproché d'avoir critiqué, avec des propos jugés "haineux", cette universitaire métropolitaine qui avait été nommée à un poste local. Les faits remontent à juin 2016.
Elle s'était classée première, devant un universitaire réunionnais. Sa nomination avait provoqué la colère de certaines associations et de certains universitaires locaux qui souhaitaient la nomination du Réunionnais.
Mais après des propos jugés "haineux" tenus à l'encontre de Mme Chaillou-Atrous sur des blogs et sur les réseaux sociaux, le Défenseur des droits avait porté le dossier à la connaissance du parquet de Saint-Denis, en estimant que certains propos pouvaient être considérés comme des provocations à la discrimination raciale.
L'universitaire s'était portée partie civile, déplorant une "multiplication de messages haineux" et "une assimilation de (sa) personne au passé colonialiste de Nantes".
"Pendant que des hauts diplômés réunionnais ne trouvent pas de travail, on choisit la préférence hexagonale", avait souligné Ghislaine Mithra, de l'association Rasin kaf (racines noires).
Le parquet n'avait pris aucune réquisition dans cette affaire. "Certains des propos tenus constituent des infractions pénales, a minima des injures", avait cependant souligné la procureure.
La relaxe générale a été saluée par un kabar (concert de musique traditionnelle) improvisé devant l'enceinte du palais de justice par les soutiens des mis en cause.
Une nomination critiquée par les universitaires locaux
Après un concours de l'université de La Réunion, Virginie Chaillou-Atrous avait été nommée maître de conférences en "Histoire de l'esclavage, de l'engagisme et de l'économie des colonies dans les îles du Sud-Ouest de l'océan Indien aux XVIIIe et XIXème".Elle s'était classée première, devant un universitaire réunionnais. Sa nomination avait provoqué la colère de certaines associations et de certains universitaires locaux qui souhaitaient la nomination du Réunionnais.
Intervention du Défenseur des droits
Le tribunal administratif a finalement annulé l'affectation de Virginie Chaillou-Atrous en raison d'un vice de forme dans la procédure de recrutement, imputable à l'université de la Réunion.Mais après des propos jugés "haineux" tenus à l'encontre de Mme Chaillou-Atrous sur des blogs et sur les réseaux sociaux, le Défenseur des droits avait porté le dossier à la connaissance du parquet de Saint-Denis, en estimant que certains propos pouvaient être considérés comme des provocations à la discrimination raciale.
L'universitaire s'était portée partie civile, déplorant une "multiplication de messages haineux" et "une assimilation de (sa) personne au passé colonialiste de Nantes".
Aucune réquisition du parquet
Lors de l'audience le 2 juillet, les représentants d'associations et les militants identitaires avaient tous assumé leurs propos."Pendant que des hauts diplômés réunionnais ne trouvent pas de travail, on choisit la préférence hexagonale", avait souligné Ghislaine Mithra, de l'association Rasin kaf (racines noires).
On nous reproche le mot *zorey* (métropolitain - ndlr), ce n'est pas une injure, c'est un terme couramment utilisé dans la société réunionnaise, au même titre que le kaf (noir - ndlr) ou le malbar (Indien - ndlr)
Le parquet n'avait pris aucune réquisition dans cette affaire. "Certains des propos tenus constituent des infractions pénales, a minima des injures", avait cependant souligné la procureure.
La relaxe générale a été saluée par un kabar (concert de musique traditionnelle) improvisé devant l'enceinte du palais de justice par les soutiens des mis en cause.