Depuis la remise du rapport sur les Réunionnais "dits" de la Creuse en avril 2018 et la proposition de plusieurs mesures, le gouvernement n’a guère avancé sur ce dossier. Les ex-mineurs demandent à l’Etat de ne pas les oublier.
Le 10 avril 2018, lors de la remise du rapport final de la commission des experts sur les Réunionnais "dits" de la Creuse, 25 mesures ont été préconisées. A l’époque la ministre des Outre-mer Annick Girardin avait déclaré :
Mais faute est de constater que le dossier des Réunionnais "dits" de la Creuse est au point mort. En l’espace d’un an et demi, "un comité de suivi a certes été réuni, mais rien n’a avancé", déplore Valérie Andanson, présidente de FEDD, la fédération qui regroupe les associations des Réunionnais "dits" de la Creuse. Les lieux de mémoire, la journée commémorative, la présence de l’histoire des Réunionnais dits de la Creuse dans les manuels scolaires, des cellules d’aide psychologique, l’aide aux ex-mineurs à La Réunion. Aucune de ces mesures qui tenaient à cœur aux ex-mineurs transférés n’a vu le jour.
C’est pourquoi les associations ont décidé d’organiser ce jeudi 14 novembre une conférence de presse en présence de leur nouvelle avocate Maître Rabesandratana. "L’Etat a fait la moitié du chemin, déclare-t-elle à Outre-mer la 1ère, il faut créer une structure qui permettre de mettre en application les préconisations de la commission". "On souhaite renouer le dialogue, explique Valérie Andanson. Il faut que l’Etat mette en place ses engagements".
Revenons en arrière. Entre 1962 et 1984, quelque 2015 mineurs de La Réunion (chiffre de la commission d’information et de recherche historique) relevant de l’aide sociale à l’enfance ont été transférés en France hexagonale dans le cadre de la politique de migration mise en place par le BUMIDOM (bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d’Outre-mer).
L’Etat français pensait ainsi répondre à la misère, au sous-développement et à l’explosion démographique que connaissait la Réunion. Les mineurs ont été transplantés dans 83 départements le plus souvent ruraux.
Les ex-mineurs se sont ensuite organisés en associations. Leur combat s’est alors déplacé sur le terrain politique. En 2014, sous l’impulsion de la députée de La Réunion Ericka Bareigts, l’Assemblée nationale a voté une résolution dans laquelle l’Etat reconnaît sa responsabilité morale à l’égard des ex-mineurs. Dans le prolongement de cette résolution, le ministère des Outre-mer dirigée alors par Ericka Bareigts a créé en 2016 une commission d’information et de recherche historique chargée de faire la lumière sur cette triste page de l’histoire française.
Depuis plus rien ou presque. L’Etat ne semble guère à l’écoute pour l’instant. En témoigne la visite d’Emmanuel Macron dans l’île fin octobre 2019. Le président de la République a annulé à la dernière minute un rendez-vous avec un représentant des ex-mineurs transférés, Jean-Philippe Jean-Marie. Une décision qui les a choqués car les Réunionnais "dits" de la Creuse ne veulent surtout pas qu'on les oublie.
►Pour en savoir plus, regardez franceinfo ci-dessous :
"Une faute a été commise et cette faute impose des réparations morales".
Au point mort
Mais faute est de constater que le dossier des Réunionnais "dits" de la Creuse est au point mort. En l’espace d’un an et demi, "un comité de suivi a certes été réuni, mais rien n’a avancé", déplore Valérie Andanson, présidente de FEDD, la fédération qui regroupe les associations des Réunionnais "dits" de la Creuse. Les lieux de mémoire, la journée commémorative, la présence de l’histoire des Réunionnais dits de la Creuse dans les manuels scolaires, des cellules d’aide psychologique, l’aide aux ex-mineurs à La Réunion. Aucune de ces mesures qui tenaient à cœur aux ex-mineurs transférés n’a vu le jour.
Engagements
C’est pourquoi les associations ont décidé d’organiser ce jeudi 14 novembre une conférence de presse en présence de leur nouvelle avocate Maître Rabesandratana. "L’Etat a fait la moitié du chemin, déclare-t-elle à Outre-mer la 1ère, il faut créer une structure qui permettre de mettre en application les préconisations de la commission". "On souhaite renouer le dialogue, explique Valérie Andanson. Il faut que l’Etat mette en place ses engagements".
Une histoire française
Revenons en arrière. Entre 1962 et 1984, quelque 2015 mineurs de La Réunion (chiffre de la commission d’information et de recherche historique) relevant de l’aide sociale à l’enfance ont été transférés en France hexagonale dans le cadre de la politique de migration mise en place par le BUMIDOM (bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d’Outre-mer).L’Etat français pensait ainsi répondre à la misère, au sous-développement et à l’explosion démographique que connaissait la Réunion. Les mineurs ont été transplantés dans 83 départements le plus souvent ruraux.
Plaintes et combat
A Partir de 2000, des ex-mineurs ont porté plainte contre l’Etat. C’est le cas de Jean-Jacques Martial qui réclamait 1 milliard d’euros de dommages et intérêts à l’Etat. Sa plainte n’a pas abouti mais il a permis de faire connaître l’affaire des Réunionnais de la Creuse. Il raconte son histoire marqué par les abus sexuels de son père adoptif dans un récit glaçant intitulé "une enfance volée".Les ex-mineurs se sont ensuite organisés en associations. Leur combat s’est alors déplacé sur le terrain politique. En 2014, sous l’impulsion de la députée de La Réunion Ericka Bareigts, l’Assemblée nationale a voté une résolution dans laquelle l’Etat reconnaît sa responsabilité morale à l’égard des ex-mineurs. Dans le prolongement de cette résolution, le ministère des Outre-mer dirigée alors par Ericka Bareigts a créé en 2016 une commission d’information et de recherche historique chargée de faire la lumière sur cette triste page de l’histoire française.
Préconisations de la commission
Six mois après la création de cette commission, des mesures très concrètes ont été prises en particulier pour faciliter le séjour des ex-mineurs de la Réunionnais sur leur île natale souhaitant reconstituer leur histoire personnelle. En avril 2018, la commission a ensuite rendue son rapport de 700 pages, une "étude de la transplantation de mineurs de La Réunion en France hexagonale (1962-1984)" qui présente en conclusion 25 préconisations pour répondre aux demandes des ex-mineurs transférés.Depuis plus rien ou presque. L’Etat ne semble guère à l’écoute pour l’instant. En témoigne la visite d’Emmanuel Macron dans l’île fin octobre 2019. Le président de la République a annulé à la dernière minute un rendez-vous avec un représentant des ex-mineurs transférés, Jean-Philippe Jean-Marie. Une décision qui les a choqués car les Réunionnais "dits" de la Creuse ne veulent surtout pas qu'on les oublie.
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